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CNES: «Etats généraux de la société civile» prochainement

par Houari Barti

Des «Etats généraux de la société civile». L'initiative qui est annoncée à une échéance la plus rapprochée possible est l'œuvre du Conseil national économique et social (CNES). Elle est qualifiée de « majeure et sans précédent », selon un communiqué du Conseil. La démarche devrait se traduire, dans les plus proches délais, par la mise en place de « plates-formes ad hoc pour une réflexion collective largement inclusive de toutes les parties représentatives de la société civile ». Les parties prenantes devant être impliquées par cette initiative sont, outre les pouvoirs publics, « les syndicats, les organisations patronales, les corporations et regroupements socioprofessionnels et/ou catégoriels, le mouvement mutualiste, sociétés savantes, conseils nationaux et sections ordinales administrant les magisters de l'éthique et de la déontologie, cercle de réflexion et d'action, mouvement associatif et organisations non gouvernementales. Seront également sollicités les personnalités indépendantes et autres intellectuels nationaux, les têtes de file du réseau expert national ainsi que les équipes leaders irriguant les espaces académique et de recherche, incluant naturellement toutes celles et tous ceux qui, hors de nos frontières, ont vu leurs talents et leurs compétences reconnus (?) », souligne le CNES dans son communiqué.

Le bureau du CNES a indiqué que ces « états généraux » seront organisés « à une échéance la plus rapprochée possible ». A cet égard, le président du CNES doit procéder dans les prochains jours à l'installation d'un comité « ad hoc » chargé du pilotage et du suivi de l'ensemble de ce processus, précise-t-on. La préparation de ces premiers « Etats généraux de la société civile » a été, pour rappel, au menu d'une séance extraordinaire du bureau du Conseil, tenue sous la présidence de Mohamed Séghir Babès, président du CNES. Lors de cette réunion, le bureau du CNES a passé en revue les « prégnances économiques et sociales ayant marqué le contexte national depuis le début du premier trimestre de l'année en cours, afin d'en tirer tout enseignement apte à inspirer et à soutenir de nouvelles dynamiques d'action de la société civile organisée ».

Le bureau du CNES a de ce fait considéré «impérieux» de prolonger et d'affiner encore davantage « les immenses efforts déjà déployés à l'effet d'éviter toute fracture sociale dommageable, tout en veillant à opérer les ruptures (...) commandées par le nécessaire « saut qualitatif » que requièrent les défis d'une « légitime émergence de notre économie et de notre société». Ce saut qualitatif passe, en particulier, par le préalable d'un dialogue « gagnant progressivement en maturité (...) et autorisant la consécration d'une subsidiarité sociale relayant utilement l'action propre des pouvoirs publics », souligne le bureau du CNES.

Les partenaires sociaux pourront, dans le cadre de ce dialogue, s'engager prioritairement envers l'élaboration d'un véritable « pacte de croissance et d'emploi » et aussi se donner comme perspective stratégique l'élaboration d'un modèle partenarial consensuel autour de huit points, explique-t-on. Ces points portent notamment sur la définition d'objectifs macro-économiques orientés vers la croissance, la détermination d'une stratégie d'emploi orientée vers la jeunesse, la fixation des plans d'action organisant les passerelles entre la formation, l'emploi et la régulation du marché du travail ainsi que la promotion de dispositifs tendant à améliorer la compétitivité et à assurer la liaison entre compétitivité, conditions de travail et salaires. Il s'agit aussi de la mise en avant d'un code de bonne conduite impliquant davantage la représentation des travailleurs, la structuration du dialogue au sein de l'entreprise, la valorisation de la ressource humaine et la mise en place d'un cadre spécifique de concertation autour de la réforme de la sécurité sociale, souligne le CNES.