Une soixantaine
de journalistes environ, des secteurs public et privé, se sont rassemblés hier
à la maison de la presse Tahar Djaout, à Alger, pour revendiquer des droits
socioprofessionnels. Cette action, organisée à l'initiative d'un groupe de
journalistes qui ont lancé l'appel, via le Net, est une première depuis des
années. Les initiateurs affirment que cette «initiative nationale pour la
dignité de la presse», vise à ressouder les rangs des journalistes algériens.
« Notre
initiative est née d'une vision libre, qui découle de la réalité sociale et
professionnelle vécue par les journalistes algériens, depuis des dizaines
d'années», est-il expliqué dans un communiqué distribué, sur place, et qui
poursuit que cette initiative est le fruit d'un contexte national caractérisé
par un retard injustifié de l'adoption du «statut du journaliste professionnel»
et l'inaboutissement de «la loi relative à l'information». Le même document
ajoute que l'ensemble des journalises algériens sont embourbés dans une
situation sociale, de plus en plus dégradée, doublée d'une quasi-incapacité
d'exercer correctement leur profession. «Il est temps de faire valoir nos
droits et nos devoirs», souligne t-on également, dans le communiqué qui appelle
à l'implication et la sensibilisation de la société pour la rendre consciente
de la réalité socioprofessionnelle du journaliste algérien. Tour à tour,
plusieurs journalistes sont intervenus pour faire des propositions et suggérer
des démarches à suivre. A l'issue de ce rassemblement, les journalistes, issus
de la presse publique et privée, écrite et audiovisuelle, se sont entendus pour
observer une grève générale, le 3 mai prochain, une date qui coïncide avec la
Journée internationale de la liberté d'expression. Mais avant cela, plusieurs
autres actions sont prévues, notamment des rassemblements devant la présidence
de la République et la chefferie du gouvernement. Une rencontre aura lieu,
mardi prochain, à la maison de la presse pour décider des dates de toutes ces
actions. Les initiateurs du rassemblement d'hier appellent, par ailleurs, tous
les journalistes à les rejoindre autour de l'idée de défense des intérêts de la
corporation.