
«Je peux dire qu'être nommé ambassadeur en Algérie, a été le plus grand
honneur de ma vie,» a déclaré David Pearce, à l'issue de la visite d'adieu
qu'il a effectuée mercredi, au président de la République.
Nommé en août 2008 comme ambassadeur des Etats-Unis en Algérie, il a tenu
en premier, dit-il, à «travailler pour augmenter le niveau de contacts et
d'engagements entre les deux pays.» Ceci avoue-t-il «pour en savoir un peu plus
et pour que le message passe.» Ce qui lui a valu beaucoup d'efforts «menés à
partir d'Alger mais aussi de Washington.» Pour lui, les contacts «il y en a eu,
à voir les fréquences des visites d'importants responsables américains.» Il
citera celle du 2 mars dernier, de Daniel Benjamin, le coordonateur pour le
contre terrorisme au département d'Etat. Pas seulement. D'autres, celle du 24
février dernier, de William Burns, le sous-secrétaire pour les Affaires
politiques ou celle des 16 et 17 janvier dernier, de John Brennan, le
conseiller principal du président Obama, pour la sécurité intérieure et la
lutte antiterroriste. D'autres efforts ont été axés, dit Pearce «sur les
missions commerciales.» Il note qu'«en 1995, il n'y avait pas plus de 35
sociétés américaines qui activaient en Algérie, aujourd'hui, elles sont plus de
80.» Les Etats-Unis n'ont pas travaillé seulement sur le domaine de l'énergie
et la lutte antiterroriste. «Mais aussi sur ceux de l'économie, du commerce, de
la culture, de l'éducation et même du sport.» Le diplomate évoque les accords
signés, entre autres, avec les services des douanes, celui sur l'assistance
juridique mutuelle, le sommet organisé par Obama sur l'entreprenariat et les
nombreux séminaires qui ont regroupé Algériens et représentants des pays de la
région. Il n'a pas oublié les groupes de jazz, de hip hop et de danseurs
américains qui sont venus en Algérie. Le match Algérie/Etats-Unis joué pour le
compte de la Coupe du monde 2010, qu'il avait tenu à suivre au siège de son
ambassade avec un certain nombre de journalistes algériens, lui fera dire «nous
avons survécu au Mondial, je n'oublierai jamais cette période, c'était une
belle expérience avec mes amis algériens.» Il estime, cependant, que l'un de
ses programmes préférés est «celui d'avoir ramené les joueurs américains de
basket-ball, avec la collaboration de la fédération algérienne de basket.» Il
considère que «c'est une expérience magnifique pour les enfants. Nous devons la
promouvoir, on essayera de ramener un entraîneur américain en Algérie, (?)» Le
programme Axes est aussi satisfaisant à ses yeux. «C'est pour enseigner
l'anglais à des enfants de 14 à 17 ans, issus de milieux défavorisés. Je suis
impressionné par les résultats acquis en 2 ans. J'ai remarqué que les filles
étaient plus efficaces. Les femmes font souvent preuve d'un très grand talent,»
lance-t-il. L'ambassadeur dit, par ailleurs, avoir installé des «coins
américains (american's corners)», des espaces avec des PC, des connections
Internet, des publications américaines, pour «renforcer les liens». Il se
demande s'il a réussi à faire aimer «un coin américain» aux Algériens. «Vous,
vous avez réussi, j'emporte avec moi un coin algérien (algérian corner,» a-t-il
dit. Le diplomate se rappelle ses virées dans plusieurs villes algériennes
durant lesquelles il sera, dira-t-il «impressionné par la générosité et
l'hospitalité du peuple algérien.» Comparé à son prédécesseur, Robert Ford,
Pearce se veut plus discret. «Je pense que c'est ma nature, mon style, ce n'est
pas une instruction de Washington, non,» lâchera-t-il. L'essentiel pour lui est
que «le message passe». Mais il avoue qu'«en plus, il y a des discussions entre
les deux pays, alors il vaut mieux être discret.» Il affirme n'avoir pas eu de
problèmes pour rencontrer des responsables algériens. Mais il reconnaît sans
hésiter, qu' «il y a de la bureaucratie, les choses ne sont pas faciles ici.
Mais nous persévérerons.»
Son expérience dans la région
arabe ou le Moyen-Orient date de plus de 30 ans «en tant que diplomate et aussi
journaliste.»