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La communauté mozabite et tous les anciens
élèves des écoles et instituts «El Islah» de Ghardaïa ont tenu à rendre un
vibrant hommage à l'un de leurs maîtres, Cheikh Hadj Hammou Fekhar, qui a
enseigné et dirigé cette association culturelle de 1956 à 2005.
Il y a 5 ans et demi disparaissait l'instituteur, le directeur et l'illustre auteur de plusieurs ouvrages. Le soir de la journée du 17 juin 2005, très affecté, Abdelwahab Fekhar, le fils du regretté, sortait de la porte de la clinique «Des Oasis», soulignant le traumatisme d'une déclaration bouleversante et choquante par l'annonce du décès de Cheikh Hadj Hammou Fekhar, son père. Très meurtri par le «vide énorme» causé par cette disparition. Une fois la nouvelle répandue, la communauté mozabite, à travers ses huit ksour, a ressenti une grande douleur. Il nous manque déjà, déclara un de ses meilleurs amis, Si Omar. «C'était un grand homme de plume et de culture, très pieux, respectueux et un grand rassembleur». C'était un instituteur «hors pair», comme s'accordent à le qualifier tous les élèves qui l'ont côtoyé. Il a laissé derrière lui son empreinte sur toute une génération, nous dit-on. Lors de son enterrement, ils étaient tous là, dans un silence de morts! Famille, amis, notables, instituteurs, fonctionnaires, cadres. Tous émus par la présence devant eux de leur «maître» enveloppé dans son linceul. Sclérosés et obéissant au destin d'Allah, le Tout-Puissant. Ce jour-là, les prédications se succédèrent l'une après l'autre retraçant le parcours exemplaire de ce grand homme de 85 ans, honnête au regard direct, lui rendant un dernier hommage et témoignant de ses grandes valeurs. Cinq ans après, à travers une commémoration parabolique, un riche programme a été concocté par les organisateurs: après une allocution de bienvenue prononcée par M. Abdelwahab Fekhar dans laquelle le parcours et la conduite du regretté furent retracés, pas moins de 35 autres allocutions ont été tenues, quatre jours durant, ont rappelé certains souvenirs marquant la vie de Cheikh Hammou Fekhar, vantant les mérites de cet homme droit et juste. En marge de tout cet événement et en guise de reconnaissance à leur «cher maître», les troupes de scouts (ses anciens élèves) «El Islah» de Ghardaïa ont régalé l'assistance avec des démonstrations de leur riche répertoire. Un air de nostalgie et de souvenirs des bienfaits de l'ex-instituteur, l'odeur de ses ouvrages qu'il avait écrits avec de l'encre violette ont soufflé donc sur la mosquée «Baba-Saad», où se sont déroulés les événements pendant quatre jours, pour le bonheur de ses anciens amis et élèves ravis de commémorer leur instituteur. Peu avant son décès, un après-midi du 1er mai 2005, le chef spirituel Cheikh Hammou Fekhar nous accorda un peu de son emploi du temps. «Du point de vue politique, en Islam, le pouvoir dans notre pays doit être communautaire et doit exclure tout hégémonisme ou la marginalisation des minorités. Celui notamment qui consiste à dire que le pouvoir doit appartenir à la lignée du prophète, «que le grand salut d'Allah soit sur lui». Le pouvoir en Islam est donc le rassemblement de toute la «Oumma». Les musulmans doivent désigner en toute liberté ceux capables de les diriger, sans discrimination de race, de couleur, de rite ou de lignée. En Islam, conclut-il, c'est la démocratie qui permet d'ailleurs l'émergence des compétences». |
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