La réalisation de
la station des taxis et bus dans le quartier du Bardo est fortement compromise
par de nouveaux facteurs qui ont surgi dernièrement, faisant que les
différentes parties intéressées par cette station ne trouveront pas leur compte
dans ce projet. D'une part, en constatant que ce projet piloté par la mairie
piètine puisque les travaux se trouvent à l'arrêt depuis plusieurs semaines,
les taxieurs en activité dans cette rue très fréquentée viennent de proposer
aux autorités leur maintien sur la chaussée de l'avenue Rahmani Achour, à
condition que les nombreux taxieurs clandestins soient interdits d'entrée dans
celle-ci. Tout compte fait, ont estimé les taxieurs, leur entrée dans la future
station ne les arrange nullement. Et pour cause, nous ont-ils expliqué jeudi
matin, «si nous sommes parqués dans cette station, cela arrangera beaucoup les
clandestins. Ce sera une aubaine pour ces derniers qui, agissant en toute
impunité, vont cueillir les clients juste à l'entrée de la rue, devant les
portes de l'hôtel Cirta, alors que, nous, nous serons à l'intérieur de la station
attendant ces clients qui ne viendront pas. Alors, pour survivre, autant rester
là où nous sommes aujourd'hui». C'est pour cette raison que cette corporation
ne s'inquiète plus de l'avancement du projet qui semble voué à un abandon pur
et simple de la part des autorités communales. Contacté hier vendredi, le
président de l'APC de Constantine, M. Abdelhamid Chibane, a révélé «que ses
services ne sont plus intéressés par la réalisation de cette station ». De
toute façon, a ajouté le maire, «nous verrons plus clair d'ici deux ou trois
jours après une réunion que nous allons tenir pour étudier la viabilité du
projet ». D'après des sources proches de l'APC, ce projet serait sur le point
d'être abandonné à cause de certaines considérations objectives. En effet, ont
expliqué nos interlocuteurs, cette station de taxis est située à l'intérieur du
plan d'aménagement de la future station du téléphérique qui va desservir le
quartier de Sidi-Mabrouk à partir de la place Kerkeri. Donc, elle ne pourrait
fonctionner que pendant quelque temps alors que son aménagement va demander
beaucoup d'argent, certainement deux milliards de centimes. Ce ne sera alors
qu'une solution provisoire mais très chère pour régler le problème de
l'encombrement existant au niveau de ce quartier du Bardo, ont jugé les
responsables de la commune. Donc, le règlement du problème de la circulation et
de l'encombrement que connaît la rue Rahmani Achour est revenu à la case de
départ et il va falloir, considèrent les spécialistes de la question, que les
autorités communales, notamment à la commission du transport et de la
circulation de la daïra, trouvent un autre site en amont de ce quartier pour
aménager la station devant abriter les nombreux taxis et bus dont le
stationnement à cet endroit est devenu problématique à cause de l'opposition
des habitants et plus particulièrement ceux de la rue Aouati Mostefa.