Peut-être est-ce la lecture de romans policiers
ou le fait de voir des films de série B qui l'ont influencé, mais le jeune
A.M., 19 ans et étudiant de son état, a calculé le moindre détail d'un plan qui
l'a emmené derrière les barreaux, même s'il a réussi à voler les bijoux tant
convoités de sa tante paternelle. En effet, A.M. a eu l'idée scabreuse de
s'emparer des bijoux de sa tante et, pour ce faire, il imagina un plan qu'il
croyait infaillible en se faisant aider de deux jeunes filles, ses camarades de
campus, puisque étudiantes comme lui. Le jour J., il leur acheta des stores
avec lesquels elles se présentèrent au domicile de sa tante pour, soi-disant,
lui proposer de les acheter. Comme il était arrivé chez sa tante avant les deux
jeunes filles, en l'occurrence T.W. et K.W. , il tablait sur le fait que sa
tante allait rester assez longtemps avec les prétendues vendeuses pour qu'il
ait le temps de s'introduire dans la chambre et de prendre le coffret qui
contenait les bijoux. Mais sa tante renvoya trop vite les deux jeunes filles et
il décida de remettre à plus tard l'exécution de son plan. Le lendemain, il
revint en compagnie de ses complices à qui il a remis une grenade lacrymogène
pour parer à toute éventualité mais, arrivés à proximité de la demeure de sa
tante, ils virent cette dernière sortir en compagnie de sa fille. Il entra
alors dans la maison où il trouva son cousin avec qui il discuta un moment puis
il appela ses acolytes au téléphone, en usant de mots codés. Elles arrivèrent
quelques instants après pour prétendre qu'elles avaient oublié la veille un
édredon et qu'elles voudraient le récupérer. M.A. essaya encore de pénétrer
dans la chambre mais son cousin revint trop vite. Les jeunes filles partirent
mais il les rappela un peu plus tard et elles revinrent. Cette fois était la
bonne puisqu'elles purent le retenir assez longtemps pour que leur complice
puisse pénétrer dans la chambre, ouvrir l'armoire et s'emparer du coffret à
bijoux qui s'y trouvait. Une fois son forfait accompli et les deux complices
parties, il sortit précipitamment de la maison de sa tante, avec un air curieux
qui éveilla les soupçons du cousin qui, intrigué, se rendit dans la chambre où
il découvrit les portes de l'armoire grande ouverte et se rendit compte par la
suite de la disparition du coffret. Il avertit alors sa mère qui revint à la
maison et se rappela alors la disparition d'une gourmette, une semaine
auparavant après une visite de son neveu. Elle l'avait soupçonné mais, faute de
preuves, elle ne pouvait l'accuser ouvertement, mais cette fois, il n'y avait
plus de doute, elle était sûre qu'il était le voleur et elle décida alors de
déposer plainte. Quand il fut arrêté et interrogé, A.M. nia toute participation
au vol et il fut relâché, toujours faute de preuves probantes. Mais les
policiers n'avait pas clos le dossier et l'enquête se poursuivait dans l'ombre.
Les enquêteurs reprirent les interrogatoires et les témoignages et découvrirent
que le cousin leur avait déclaré que A.M. avait utilisé à deux reprises son
téléphone et, juste après, les deux jeunes filles s'étaient présentées chez
lui. Cette information fut mise à profit et une réquisition fut alors faite à
l'opérateur de téléphonie pour qu'il transmette à la police les numéros de
téléphone que le suspect avait appelés quelque temps avant le vol. L'un
appartenait à une jeune fille qui fut convoquée au commissariat central par les
services de la brigade criminelle chargés de l'enquête où elle ne tarda pas à
s'embourber dans des propos contradictoires avant d'avouer tout le scénario
auquel elle a participé. Mis devant les faits, A.M. ne put que reconnaître être
l'auteur du vol et il donna le nom de son autre complice ainsi que ceux des
bijoutiers à qui il a vendu les bijoux. Les policiers purent récupérer la
quasi-totalité des bijoux volés, mais certains avaient déjà été vendus. Outre
le principal accusé et ses deux complices, les policiers arrêtèrent l'ami qui
lui a prêté la grenade lacrymogène, trois autres jeunes filles ainsi que quatre
bijoutiers. Ils ont tous été présentés lundi devant le procureur de la
république près le tribunal de Blida qui a placé A.M., 19 ans, K.W., 17 ans,
T.W., 21 ans, K.A., 25 ans et B.M., bijoutier en détention préventive. Les
autres inculpés, trois jeunes filles et trois bijoutiers ont été cités à
comparaître directement à l'audience, sous les inculpations d'association de
malfaiteurs, vol qualifié, recel, non-dénonciation de malfaiteurs et port
d'arme prohibée.