L'inquiétude grandit chez les gardes communaux licenciés au niveau de la
wilaya d'Oran. Au nombre de 300, ces derniers ont demandé hier leur
réintégration. Une réintégration qu'ils jugent légitimes « après plusieurs
années passées au service du pays». Dans un appel lancé hier au ministre de
l'Intérieur et des Collectivités locales, les concernés ont exprimé leur
mécontentement quant à leur marginalisation alors qu'ils étaient au service
lors de la période noire. Radiés de la période allant de 1995 à 2010 pour des
motifs qui n'ont rien à voir avec une quelconque faute professionnelle, les
contestataires se disent lésés dans leurs droits. Des droits qu'ils
revendiquent à présent, car ils n?ont aucune pension ou salaire qui justifie
les longues années où ils ont exercé. En revendiquant leur réintégration, ces
pères de famille ont des charges auxquelles ils doivent faire face, à l'exemple
d'un quinquagénaire qui a travaillé pendant 14 ans comme garde communal. «Nous
avons débuté avec un salaire de 6.400 dinars, un salaire qui était versé en
même temps aux chefs de section, aux adjoints du détachement, aux chefs de
groupe et en même temps au gardes communaux », disent-ils. Malgré ces
conditions dérisoires, les concernés étaient obligés de prendre en charge des frais
liés à l'achat du carburant, de la nourriture, sans oublier les risques du
métier durant la décennie noire. En supportant ainsi ces aléas, ces gardes
radiés ont dénoncé la non-prise en charge de la part des autorités compétentes,
car leur licenciement est, selon eux, abusif. «Si le garde communal tombe
malade, il doit rester sur place même si le médecin lui recommande un congé de
maladie; dans le cas contraire, il est licencié », précisent-ils. Outre cette
anomalie, ils citent le cas de la commission disciplinaire, représentée
seulement par des agents de l'administration, alors que la loi exige également
deux représentants de la garde communale. En demandant à être considérés au
même titre que les autres employés de la fonction publique, les concernés rappellent
que plusieurs d'entre eux ont été victimes du terrorisme et que d'autres ont
été carrément blessés lors d'accidents survenus pendant cette période. Ils
revendiquent dans ce cadre un statut qui préservera leurs droits.
En réitérant leur appel, ils demandent que cette préoccupation soit prise
en considération car, disent-ils, ils seront toujours au service de leur pays.