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Alger: La marche de la CNCD empêchée

par Z. Mehdaoui

La marche à laquelle a appelé pour la énième fois la coordination pour le changement et la démocratie (CNCD, partis politiques) a été empêchée.

Les manifestants qui ont fait leur apparition vers 10h45 au niveau de la place du 1er Mai ont vite été encerclés par les policiers. D'autres petits groupes qui ont tenté de marcher en brandissant des pancartes ont été pareillement empêchés par les policiers. Hier, ils étaient à peine une cinquantaine de personnes à braver l'interdit. Certains d'entre eux ont reçu des coups de pied et ont été malmenés par les policiers qui n'ont cependant pas usé de matraques. Il faut savoir que le nombre de policiers était plus important que celui des manifestants. Tout comme aucun «contre-manifestant» n'a fait son apparition hier contrairement aux trois marches de la semaine dernière. Les manifestants de la CNCD ont essayé vainement de battre le pavé. Le dernier groupe a été encerclé par la police sur la rue Hassiba Ben Bouali. Il faut souligner qu'à la vue d'un attroupement la police intervient immédiatement pour l'encercler et l'empêcher de grossir.

Les quelques dizaines de manifestants qui ont répondu à l'appel de la CNCD n'avaient hier aucune chance d'organiser une procession. Eparpillés, les manifestants se sont dispersés vers 11h30 sans pouvoir atteindre leur objectif. Sept personnes ont été par ailleurs interpellées puis relâchées, avons-nous appris du responsable du « collectif des clients spoliés de Khalifa Banque », Abed Omar. Des membres de la coordination pour le changement et la démocratie nous ont assuré hier qu'ils continueront dans leur démarche et comptent organiser une autre marche le samedi prochain. Nos interlocuteurs sont convaincus que «tôt ou tard les citoyens descendront en masse» pour les rejoindre dans la rue. Il faut souligner par ailleurs que des centaines de policiers étaient déployés hier à travers la capitale en prévision de la marche de la CNCD. Devant le siège du RCD, des camions et des bus de la police étaient stationnés tout au long de la rue Didouche Mourad. Des CNS, boucliers au pied et matraque entre les mains, sont déployés sur le trottoir à proximité du siège régional du parti de Saïd Saadi.

Au niveau de la place du 1er Mai, où devait s'ébranler initialement la procession, d'autres policiers ont pris position dès les premières heures de la matinée. Même si leur nombre a considérablement diminué par rapport aux précédentes tentatives de la CNCD, les policiers anti-émeutes étaient bien présents. La circulation automobile n'a cependant pas été altérée. Les habitants de la capitale ont vaqué normalement à leurs occupations comme si de rien n'était. Le seul désagrément durant la journée d'hier était plutôt du côté de l'autoroute. En effet, les automobilistes ont dû prendre leur mal en patience devant notamment le barrage des «bananiers» (Bab Ezzouar) qui filtrait scrupuleusement les usagers de ce tronçon de l'autoroute.