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Après avoir été reçus par Ould Kablia:Les gardes communaux donnent un ultimatum de 15 jours

par Z. Mehdaoui

Une délégation représentant les gardes communaux a été reçue avant-hier soir par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia.

Ce dernier s'est montré très disponible pour trouver des solutions aux problèmes des gardes communaux, ont affirmé hier des délégués de ce corps de sécurité que nous avons joints au téléphone.

Le ministre, ajoutent nos interlocuteurs, a demandé un délai de 15 jours pour pouvoir examiner et étudier les revendications des gardes communaux qui se sont, pour rappel, déplacés en masse à Alger lundi dernier pour observer un rassemblement devant le Parlement.

Cet «optimisme» n'est cependant pas partagé par tous les gardes communaux. Des délégués ont refusé de prendre part à la rencontre avec le ministre de l'Intérieur. L'un d'eux, basé dans la wilaya de Bouira, nous a affirmé hier que les gardes communaux patienteront encore une semaine, et, dans le cas où leurs revendications ne sont pas satisfaites, ils reprendront le chemin de la capitale et se rassembleront encore une fois devant l'APN durant des mois s'il le faut.

«On a marre des promesses sans lendemain», a lancé le délégué de Bouira qui ajoute «que nous ne sommes pas des terroristes pour négocier avec l'Etat».

Notre interlocuteur soutient que les gardes communaux ne demandent que leurs droits en rappelant que «s'il n'y avait pas la garde communale, le pays serait toujours en proie au terrorisme».

Le meme délégué nous a déclaré que les terroristes repentis sont mieux considérés que les gardes communaux alors qu'ils avaient semé la mort durant des années, notamment dans la wilaya de Bouira.

«Nous sommes des patriotes, nous sommes l'Etat et nous voulons être traités avec plus d'égards», déclare notre interlocuteur qui s'est montré déterminé à faire valoir ses droits et ceux de ses collègues, quitte, dit-il, « à bloquer toute la capitale».

Un autre délégué à El Taref, Z.H., nous a déclaré, pour sa part, que le chef de l'Etat en personne est intervenu en donnant des instructions fermes au Premier ministre Ahmed Ouyahia pour régler les problèmes des gardes communaux dans un délai n'excédant pas les 15 jours. Z.H., qui a pris part à la rencontre avec Daho Ould Kabilia, a déclaré par ailleurs que tous les walis du pays ont été destinataires hier d'un télégramme émanant du ministère de l'Intérieur, ordonnant d'organiser des réunions avec tous les chefs de détachements de la garde communale pour engager le dialogue et trouver des solutions aux problèmes soulevés. Le délégué d'El Tarf a menacé cependant que si des solutions ne sont pas trouvées d'ici une quinzaine de jours, plus de 15 000 gardes communaux vont se rendre dans la capitale pour y rester jusqu'à satisfaction des revendications.

Enfin, il y a lieu de rappeler que les revendications des gardes communaux se résument principalement à des droits liés au salaire, le statut, la prime d'ancienneté, la retraite anticipée accompagnée d'une pension de 28 000 DA, etc.

Par ailleurs, et dans un communiqué rendu public hier, le ministère de l'Intérieur a indiqué que le groupe de travail, déjà installé pour la prise en charge des doléances des éléments de la garde communale, a été élargi aux représentants de ce corps. Cette décision, précise le communiqué, a été prise à l'issue de l'audience qu'a accordée lundi soir le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia, à leur demande, à des représentants des gardes communaux. Lors de cette rencontre, il a été réaffirmé que les doléances et préoccupations de la garde communale, soulevées lors de l'audience qui a déjà été accordée par le ministre aux représentants de ce corps le 2 mars dernier, «sont soumises à l'étude et qu'un groupe de travail a déjà été installé», souligne le communiqué du ministère. A l'issue de la rencontre de lundi soir, il a été décidé d'élargir ce groupe de travail aux représentants des gardes communaux «afin de mieux évaluer les doléances et répondre aux attentes des éléments de ce corps dans un climat de confiance, empreint du sens de la responsabilité», ajoute la même source.