Un cycle de formation sur la prise en charge des tuberculeux est organisé
par la direction de la Santé et de la Population de la wilaya d'Oran depuis le
début de la semaine. Ayant pour cadre l'Institut technologique de la santé
publique (ITSP), la formation cible le personnel de la santé universitaire, la
santé scolaire, les techniciens supérieurs en épidémiologie, entre autres.
Parmi les thèmes qui ont été débattus lors de ce cycle de formation, les
symptômes de la maladie, la transmission de la maladie et les moyens de
prévention. A l'issue de cette formation, qui sera clôturée demain jeudi, des
campagnes de sensibilisation seront organisées au niveau des universités,
résidences universitaires, établissements scolaires et quartiers populaires.
Des équipes spécialisées en information, éducation et communication dans le
domaine de la tuberculose procéderont au suivi des malades en fournissant des
explications sur les modalités et moyens de prévention contre cette maladie et
l'observation des traitements prodigués aux malades au niveau des services
précités, en plus de la sensibilisation des citoyens en dehors de ces
établissements, pour prévenir contre cette maladie. Nombreux sont les malades
qui ne suivent pas leur traitement. Une seule personne atteinte de la
tuberculose peut contaminer 15 autres personnes. D'autre part, dans le cadre du
programme national de lutte contre la tuberculose, une caravane de
sensibilisation sur cette maladie est prévue tout au long de l'année 2011 à
Oran. Encadrée par neuf équipes multidisciplinaires nouvellement créées,
l'objectif de la caravane est la sensibilisation des malades au niveau des
services de contrôle des maladies respiratoires et de tuberculose. Cette
recrudescence des nouveaux cas a finalement poussé les spécialistes à tirer la
sonnette d'alarme, surtout sur l'augmentation du nombre de cas de tuberculose
pulmonaire. Une moyenne de 2.000 cas de tuberculose sont recensés annuellement
à Oran, la majorité des cas étant de type pulmonaire (la forme la plus grave et
qui peut être à l'origine du décès du malade). L'analyse de ces chiffres
indique que malgré les différents programmes de lutte contre la tuberculose
pilotés par les services de santé et contrairement aux autres régions du pays,
la wilaya d'Oran enregistre une augmentation dans le nombre de cas de la
tuberculose pulmonaire (contagieuse), ainsi que dans sa prévalence. En 2009,
quelque 1.950 cas de tuberculose (toutes formes confondues) ont été déclarés à
Oran, dont 1.247 cas de tuberculose pulmonaire. Au niveau de cette wilaya,
l'incidence de l'affection de cette maladie est estimée à 85 cas pour 100.000
habitants. Or, au niveau national, 21.732 cas de tuberculose ont été déclarés
dont 8.402 contagieux, soit une régression de la prévalence de 24,2 pour
100.000 habitants. Liée à la pauvreté, la sous-alimentation, l'exode rural, la
déficience du système immunitaire et le manque d'hygiène, la recrudescence de
la tuberculose inquiète toujours les services concernés. A Oran, notamment dans
les milieux sociaux défavorisés, le bacille de Koch fait toujours des victimes
et il est à l'origine de trois à cinq décès par an. Pénurie de médicaments et
réactifs, inexistence d'un budget spécial et absence de centres médicaux
spécialisés destinés à la prise en charge et au suivi des malades jusqu'à leur
guérison? sont autant d'entraves pour une lutte efficace contre cette maladie.
En outre, le service de pneumo-phtisiologie du CHU d'Oran prend en charge 150
cas de tuberculose à bacille multi-résistant. Selon les spécialistes, «la
tuberculose à bacille résistant est l'œuvre de l'homme, elle reflète une
défaillance quelque part dans la prise en charge du malade. Un tuberculeux
normal peut devenir tuberculeux résistant si l'association des antibiotiques
n'est pas prise en compte dans le traitement et si le traitement n'est pas pris
convenablement, chose qui peut entraîner le décès du patient.