Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Malaise chez les médecins résidents

par Mokhtaria Bensaâd & Salah-Eddine K.

Le CHU Mustapha d'Alger n'a pas désempli hier. Des centaines de médecins résidents, exerçant dans les structures de santé dans la wilaya d'Alger, sont venus protester en organisant une marche à l'intérieur de l'enceinte de l'hôpital, marche qui a été suivie d'un sit-in avant qu'ils ne quittent les lieux dans l'après-midi.

Cette protestation devait toucher tous les praticiens résidents du pays. Des regroupements similaires ont été prévus dans tous les CHU du pays.

Rencontré pendant cette manifestation, des délégués de médecins résidents précisent que leur mouvement est autonome. Un délégué nous explique : «Il s'agit pour nous de faire connaître nos préoccupations et nos revendications». Les médecins résidents en formation dans diverses spécialités médicales n'ont pas de structure syndicale, du fait qu'ils sont considérés comme praticiens en même temps qu'étudiants d'où, d'ailleurs, leurs revendications aux droits syndicaux et de pouvoir constituer leur syndicat et de dissiper en même temps le flou qui entoure leur situation actuelle.

Dans les établissements hospitaliers d'Oran, c'était la mobilisation générale hier. Des sit-in ont été organisés au CHUO et à l'EHU «1er Novembre», en réponse à l'appel lancé par le collectif autonome des résidents nouvellement créé. Les médecins résidents se sont rassemblés pour demander leurs droits et exprimer leur soutien à la plateforme des revendications du collectif. Ce mouvement a été aussi une occasion pour le corps estudiantin de la faculté de médecine à Oran d'exposer les problèmes auxquels ils sont confrontés et qui contrarient leurs études et leur avenir en fin de cursus. Tout en soutenant les revendications du collectif autonome, les médecins d'Oran attirent l'attention sur des problèmes qui restent spécifiques à chaque wilaya. C'est dans ce cadre que les manifestants demandent un stage para-clinique, un retour vers le système trimestriel, un encadrement sans discrimination, l'affichage des corrections de tous les examens avec un droit de regard sur les copies. Ils demandent également la formation d'une commission nationale de réforme des études médicales regroupant la tutelle, les enseignants ainsi que les représentants des étudiants.

 De l'autre côté, les médecins d'Oran rejoignent le collectif dans ses revendications qui se résument en l'abrogation des lois et des décrets relatifs au service civil des médecins spécialistes, la mise à la disposition des médecins spécialistes postulants d'un plateau technique en adéquation avec leurs qualifications, la mise à la disposition des médecins spécialistes postulant à des logements de fonction à proximité de leur lieu de travail, la gratuité du transport entre le lieu de résidence d'origine et le lieu de travail des postulants, ainsi que la majoration des salaires en fonction des zones de travail. Ils revendiquent aussi d'accorder à tout médecin spécialiste le droit de pouvoir démissionner de son poste sans aucune restriction, un plus grand nombre d'années d'études supérieures et servent leur pays quotidiennement au cours de l'exercice de leur fonction. Concernant le statut de résident, ils demandent une réévaluation de la rémunération servie, la révision de la prime de garde à hauteur de 4.000 DA (actuelle 690 DA) avec une majoration pour les jours de week-end et les jours fériés à hauteur de 1.000 DA, la révision de l'allocation d'étude, le droit à l'indemnité d'encadrement, à la prime de contagion égale à celle du praticien spécialiste de santé publique, à la prime de risque, à l'indemnité de documentation égale à celle du praticien spécialiste de santé publique et le droit à l'indemnité d'intéressement calculée par référence à l'indemnité d'intéressement du praticien spécialiste de santé publique.