
Comme annoncé,
les éducateurs spécialisés dans la formation des personnes handicapées, activant
pour le compte de l'Association d'aide aux enfants déficients mentaux (AADM),
créée en 1984, observent depuis hier et pour une durée indéterminée, une grève
pour revendiquer un alignement salarial sur le personnel des centres publics.
Les grévistes exerçant
dans les 5 centres se sont regroupés au centre de Maraval avec une présence
très remarquée de dizaines de parents d'enfants qui se sont présentés pour
exprimer leur inquiétude à l'issue de la prise de la décision par la direction
générale de libérer les pensionnaires des 5 centres au nombre de 250 en
vacances jusqu'au 17 du mois en cours, c'est-à-dire le jour même du début des
vacances scolaires dont bénéficient également les enfants de l'AADM. Si, pour
les grévistes, la revendication est plus que légitime et leur rappelle leur
action de force de 2001 qui leur a permis d'arracher plus ou moins de meilleurs
salaires, les parents se disent frustrés par cette situation qui n'a que trop
duré, d'autant qu'ils affirment, à juste titre, que ce n'est nullement l'argent
public qui est engagé, mais des cotisations versées pour le compte de la CNAS.
Durant plus de 10 jours, ils auront à prendre en charge, eux-mêmes, leurs
enfants et parfois dans des conditions difficiles et, durant toute cette
période, les frais de journée ne seront pas versés. Ceci étant, il apparaît
clairement que la mission de prise en charge et dans les normes de cette
catégorie sociale, ne peut plus être assurée par le mouvement associatif, étant
donné que le bénévolat à lui seul, ne peut plus suffire, en dépit de la volonté
qui a animé ces associations qui sont en charge de plus de 60 centres au niveau
national. Pourtant, l'option de mettre sous la coupe de l'Action sociale, toute
cette activité ne date pas d'aujourd'hui et même les textes relatifs aux
associations, telle la loi 90-31 qui stipule, dans son article 34, que «
lorsque l'association concernée est chargée d'une activité d'intérêt général
et/ou d'utilité publique, l'autorité publique concernée, préalablement
informée, a toute la latitude de prendre ou de faire prendre les mesures
appropriées en vue d'assurer la continuité de l'activité considérée». Pour les
grévistes, ainsi que les parents, la solution salutaire consiste à ne consacrer
les frais de journée, qui restent en deçà des besoins, qu'aux seules dépenses
de fonctionnement des structures et aux services publics concernés de prendre
en charge les salaires du personnel formé à cet effet.