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![]() ![]() ![]() Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : Dingua, Dingua ! Argent public, cagnotte personnelle
par Salim Rabia ![]() La Libye est un pays riche par ses hommes
et ses femmes d'abord. C'est ce qu'on a découvert derrière le soulèvement des
Libyens contre une oppression de «masse» qui a masqué et caché tout le
potentiel humain de ce pays. L'égo surdimensionné du «guide», son entreprise
permanente d'empêchement de l'émergence d'un Etat national normal, ses
incohérences présentées comme des trouvailles de «visionnaire» ont été coûteux
à son pays. Mais on est soulagé de découvrir, à la faveur de cette brèche
ouverte dans le délire, des hommes et des femmes qui n'ont rien de «dingua
dingua », qui ont le potentiel pour éviter que la chute d'une dictature
délirante ne signifie pas irrémédiablement le chaos. Kadhafi et son clan
continuent de coûter cher au Libyens. Ils peuvent aussi servir de prétexte à
une intrusion militaire occidentale dont les Libyens n'en veulent pas. Il est
triste de découvrir que ni l'UMA, ni la Ligue arabe n'ont suffisamment
d'existence pour «s'ingérer» dans leur affaire et enlever tout prétexte à des
Occidentaux, hier très amis avec le «guide» et dont le souci humanitaire pue
trop le pétrole pour être sincère. Les Libyens finiront par se débarrasser d'un
régime absurde ? espérons que cela se fera vite-, ils en payent déjà des coûts
élevés. Pourront-ils récupérer l'argent que cette famille a placé un peu
partout ? C'est une question presque sans réponse tant est forte la confusion
entre argent public et cagnotte personnelle. Mais l'ampleur des richesses
indues de la société anonyme des Kadhafi nous explique que le régime ne lâchera
pas facilement. Les Libyens le savent sans doute plus que les autres. Cela les
rend pugnaces dans leur combat contre la «société anonyme» qui met leur pays en
coupe réglée. Ils ont la difficulté supplémentaire de devoir le faire sans
aucune institution réelle capable de créer une transition ou d'empêcher
l'ascension vers l'extrême d'un régime acculé mais disposant encore de moyens
de riposte. Mais ces hommes et ces femmes qui ont émergé n'accepteront plus de
retour en arrière qui coûtera encore plus cher aux Libyens car il les priverait
d'un avenir.
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