Alors que des restaurants grand standing et
autres fast-food chics naissent comme des champignons dans la ville, à la
faveur de l'événement de «2011», voilà qu'une grande librairie, une sorte de
«libris espace» vient d'ouvrir à l'immeuble Bensfia, au boulevard Derrar,
collant «culturellement» à ladite manifestation. En fait, il s'agit d'une
réouverture de la «librairie Alili», une maison fondée en 1947, comme signalé
par l'enseigne, dédiée à la mémoire de Si Alili dit Ba' Kouider.
«Cet homme qui n'était ni politicien, ni
star de cinéma, m'a laissé ce grand héritage qui est l'amour du livre, lui qui
a commencé par vendre les journaux de porte en porte, avant d'ouvrir une
boutique à Ibn Khamis? C'est pour sauvegarder ce patrimoine que j'ai décidé de
rouvrir la librairie Alili?», a tenu à souligner, non sans émotion, son fils
Tariq, le gérant, lors de la collation qu'il a offerte en cette occasion, dans
la soirée du samedi dernier. Une cérémonie à laquelle étaient conviés les
notables de la ville, des hommes de culture, des journalistes, des diplomates?
Pour notre part, nous gardons toujours le souvenir de Ba'Kouider, affable,
coiffé de sa chéchia fassia. Majestueusement installé dans son pittoresque
kiosque de la place de la mairie, il s'adonnait avec passion à son métier
livresque. Il chérissait sa modeste «librairie», sur les étals de laquelle
étaient soigneusement exposés revues (Afrique Asie, Jeune Afrique, Science et
vie?), magazines (Elle, Paris Match, Ciné Revue?), illustrés (Blek le Roc,
Zembla, Akim, Mandrake, Capt'ain Swing, Pampa, Rangers, Kassidy, Ombrax, Kiwi,
Rodéo (album), Nevada, Les Pieds Nickelés, Pif, Tom et Jerry, Tintin, Popeye,
Bugs Bunny, Pepito?) et autres journaux (Le Monde, La République, El Moudjahid,
Alger Républicain?), ainsi que les romans-photos tels Satanik, San Antonio,
Monté Carlo, Riviera... ou des romans policiers comme SAS, Chase...), sans
oublier les cartes postales de «Tlemcen, ville d'art et d'histoire» et les
cartes de vœux spécial «Bonne année» ? En mordus de la BD, nous étions, faut-il
l'avouer, de fidèles «abonnés» chez le regretté Alili qui avait la qualité
d'être toujours à jour, pardon à la page? N'oublions pas de rendre hommage, à
cette occasion, aux anciens libraires qui étaient au service du livre et de la
lecture, à l'image des Belhachemi (Medress), Baghli (Mawqaf), Sari (Tafrata),
Bedjaoui (Tafrata), Bouali (Sidi Braham), Baba Ahmed (Tafrata), Meliani
(Blass), Benmansour (Mechouar) ainsi que Bali (Blass), Zaoui (Bab el Hdid),
Khelil (stade), Cherif Benmoussa dit Malamane (Bab el Djiad), Berrezal (La
Metchkana), Rahmoun (Les Cerisiers), Hassaïne (Bab el Djiad), Brikci (Bab el
Djiad), Sekkal (Bel Air), Boufeldja (Bab Sidi Boumediene), Cheloufi (Les
Dalias), Kazi (Imama), Sari (Kiffane), Bensafi (Fekharine), Benzaghou
(Mechouar), Bouali (Blass)?