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Selon un médecin
légiste exerçant au niveau du centre hospitalo-universitaire de Constantine
(CHUC), qui est intervenu hier sur les ondes de la radio régionale, le
phénomène de la violence contre les femmes, notamment dans le milieu familial,
ne cesse de progresser au niveau de la wilaya et prend des proportions de plus
en plus alarmantes. Cette praticienne a indiqué que son service a recensé
l'année dernière pas moins de 13.OOO cas d'agression contre les femmes. «Une
agression sur dix s'est produite dans le milieu conjugal ou familial», a
déclaré le docteur Zohra Boudraa, professeur en médecine légale et médecin
légiste du service concerné de cet établissement hospitalier.
Ce thème récurrent a été remis à l'ordre du jour en préparation de la célébration du 8 Mars, journée internationale de la femme, dont les programmes des activités ont débuté cette semaine sous l'égide de plusieurs organisations et associations féminines exerçant au niveau de la wilaya. Telle l'association «Nour» qui a organisé hier après-midi, à l'hôtel Cirta, avec le concours de la commission nationale consultative de défense et de promotion des droits de l'homme (CNCPPDH), une rencontre-débat axée sur le thème générique de la participation de la femme au développement socio-économique. Cette rencontre a été animée par des cadres féminins expertes dans le droit, la sociologie, l'économie, la médecine, l'éducation et la communication. «A travers les nombreux cas que nous avons été amenés à traiter au sein du service, nous avons constaté que les formes de la violence contre les femmes s'expriment de différentes façons», a expliqué le docteur Zohra Boudraa. En effet, selon cette praticienne, il ne s'agit pas seulement de la forme primaire de la violence, en l'occurrence la forme physique qui sévit plus particulièrement dans le milieu familial où la femme subit le diktat de l'homme à cause justement de la disproportion de force physique entre les deux conjoints, mais cette violence peut s'exprimer à travers la marginalisation, la contrainte, le dénigrement, la menace et enfin les agressions physiques et sexuelles. Dans certaines situations, le mari hégémonique va jusqu'à l'interruption de son devoir alimentaire envers son conjoint. D'autre part, affirme le docteur Zohra Boudraa, la consommation de la drogue, qui est aussi en progression dans notre société, et de l'alcool est un élément qui encourage la violence contre les femmes. Ceci dit, il ne faut pas omettre de signaler que, dans certains cas, mais dans des proportions très infimes, c'est le mari qui se trouve soumis aux agressions de sa femme. Ainsi, il a été constaté que sur le chiffre des 13.OOO consultations reçues au service de médecine légale, il y a eu 2O cas qui se sont présentés au service pour déposer plainte contre leurs épouses. Généralement, dans ce genre de situation, précise cette praticienne, c'est à la suite de lésions graves et les personnes ne se présentent que lorsque leur situation devient insupportable, et elles arrivent complètement anéanties. |
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