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Venu parler de la première réunion du «groupe de contact bilatéral de
coopération algéro-américaine de la lutte contre le terrorisme et les questions
de sécurité connexes», le Coordonnateur de la lutte antiterroriste au
département d'Etat, Daniel Benjamin, a été submergé de questions relatives à la
situation en Libye et sur les conséquences possibles sur la région du Maghreb
et du Sahel, mais également sur les appréciations américaines sur l'après état
d'urgence, levé récemment en Algérie.
«Nous sommes préoccupés par les événements en Libye et notre souci est de savoir dans quelle mesure cela pourrait profiter aux terroristes dans la région du Sahel. Nous en avons discuté avec nos partenaires. Bien que, pour le moment nous n'avons pas constaté de changement notables dans l'activité terroriste au Maghreb ou dans le Sahel, nous pensons qu'il faut rester vigilants», a déclaré M. Benjamin, hier lors d'une conférence de presse, tenue à l'ambassade américaine à Alger. Usant du conditionnel pour parler des activités terroristes dont a fait état Kadhafi, le Coordonnateur de la lutte antiterroriste au département d'Etat américain, estime que le plus important ce sont «les aspirations légitimes des citoyens libyens et des populations de la région». «Nous avons écouté Kadhafi qui a désigné du doigt, différents groupes terroristes qui auraient fomenté les troubles dans son pays. Pour nous, la question essentielle en Libye reste la satisfaction des aspirations du peuple libyen. Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il (Kadhafi, ndlr) a perdu toute légitimité de gouverner la Libye. Il faudrait qu'il s'en aille pour qu'il soit mis fin à l'effusion de sang, en Libye. Maintenant, concernant l'opportunité de ces événements dont pourraient tirer profiter les terroristes pour accaparer des armes, en effet, on ne peut pas s'attendre à ce que des groupes armés restent les bras croisés et ne pas vouloir gagner du terrain. Nous en avons parlé avec nos partenaires algériens. Mais, je le répète, le plus important ce sont les aspirations du peuple libyen qui préoccupent la communauté internationale», affirme Daniel Benjamin. Interrogé sur la présence militaire des Etats-Unis près des côtes libyennes, le Coordonnateur de la lutte antiterroriste au département d'Etat estime que son pays «ne cherche pas à avoir de bases militaires en Afrique, ni en Libye». «Nos forces sont dans la région, mais sont destinées à des tâches humanitaires, notamment pour évacuer les étrangers qui désirent quitter la Libye». A ce propos, il a tenu à exprimer ses «remerciements au gouvernement algérien d'avoir aidé des citoyens américains, et les a transportés à partir de la Libye». «Nous sommes reconnaissants pour ce geste humanitaire qui illustre bien l'étroite collaboration qui existe entre les deux pays». Invité à plusieurs reprises à exprimer son opinion sur la levée de l'état d'urgence en Algérie et sur les suites à donner à cette décision, Daniel Benjamin a rappelé les propos du président Obama sur cette question qui avait souhaité que des «efforts additionnels soient entrepris». «Maintenant, s'agissant de ce que devrait faire l'Algérie, et la nature des mesures qui doivent êtres prises, ce n'est pas aux Etats-Unis de prescrire une quelconque démarche, c'est aux Algériens d'en décider. Ce que je peux vous dire c'est que nous appuyons le droit des Algériens et de tous les peuples aux aspirations universelles comme la liberté d'expression et le droit au rassemblement». Les Etats-Unis craignent-ils l'arrivée des partis islamistes au pouvoir dans la région ? «Les USA sont prêts à travailler avec n'importe quel gouvernement qui s'engagerait à ne pas recourir à la violence, à respecter la démocratie et à avoir un gouvernement pluraliste. Nous travaillerons avec ceux qui souhaitent établir l'Etat de droit et répondre de façon satisfaisante aux aspirations de leurs citoyens». Sur le chapitre de la lutte antiterroriste dans la région du Sahel, M. Benjamin a exprimé sa satisfaction «d'entendre de la part des partenaires algériens que la situation de la lutte antiterroriste dans le Sahel s'était beaucoup améliorée». Selon lui, les pays du Sahel «font énormément d'efforts pour endiguer la menace terroriste dans la région, et font preuve de beaucoup de détermination pour lutter contre de l'AQMI». Pour lui, «il n'existe pas de mauvais élèves» mais juste des «pays qui ne disposent pas suffisamment de moyens pour affronter ces grands défis», en raison notamment «de la difficulté du terrain». Il s'agira, ajoute-t-il, «de les aider à améliorer leurs capacités de lutte contre le terrorisme». |
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