
La direction du Service national au ministère de la Défense nationale, a
annoncé officiellement aux citoyens âgés de 30 ans et plus, au 31 décembre
2011, qu'ils peuvent désormais, se présenter aux différents bureaux ou centres
du Service national pour accomplir les formalités, afin d'obtenir leur dispense
officielle de non incorporation.
En fait et depuis l'annonce de la mesure décidée par le président de la
République, le ministère de la Défense nationale a mis en œuvre le dispositif
pour recevoir les citoyens concernés par cette décision et leur octroyer la
fameuse «carte jaune». Un communiqué de la direction du Service national
indique, en effet, les dates de réception des jeunes concernés par cette
mesure, ainsi que le dossier à fournir (une copie d'une pièce d'identité et
deux (2) photos) pour l'établissement de la carte jaune, et officialiser leur
non incorporation au Service national. Cette mesure, de nature à apaiser encore
plus les jeunes, notamment les diplômés, intervient dans un contexte politique
national où, de plus en plus, de voix appellent autant à l'accélération de
l'émergence d'une vraie armée de métier, axée sur le professionnalisme et la
réduction de la durée du Service national. Les futurs appelés du contingent
peuvent voir leur durée sous les drapeaux réduite de 18 actuellement à 12 mois
seulement. C'est en fait une des idées lancées depuis les années 90 à l'APN,
pour rendre à l'Armée nationale populaire sa vraie mission : former une armée
de métier, axée autant sur une formation pointue de son personnel (Air, Mer,
Terre), que du renforcement des écoles de formation et des formations
supérieures dans les grandes écoles militaires de pays amis. Sur un autre
registre, même si la réduction du Service national est de nature à soulager les
«casernes» d'une armée presque à moitié formée d'appelés du contingent, il n'en
demeure pas moins que d'autres voix appellent carrément à la suppression du
Service national, ou une simple période de 6 mois de formation aux armes. Ceci
pour la simple raison que le budget alloué au secteur de la Défense nationale
gagnerait à être allégé des dépenses liées à la prise en charge des appelés du
contingent, en termes de salaires des officiers et sous-officiers-formateurs,
de nourriture, de transport et de dépenses liées à la prise en charge
alimentaire, en matériel et munitions et en habillement. Ce sera en somme, une
facture de plusieurs dizaines de milliards de dinars qui sera affectée à
d'autres fins plus utiles pour le développement d'une armée de métier, si la
durée et le nombre d'appelés, pour chaque contingent, seront revus à la baisse.
Notamment en incorporant, chaque année, un nombre déterminé d'appelés en
fonction des disponibilités dans les établissements militaires qui, en retour,
accueilleront les citoyens ayant opté pour une carrière militaire, qui doit
être revalorisée davantage. Une armée de métier, formée d'officiers et de
sous-officiers sortis des grandes écoles ou des universités algériennes,
donnera plus de consistance au programme des responsables de la Défense
nationale pour professionnaliser l'ANP.