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Ils ont observé hier leur quatrième sit-in: Les travailleurs de «2 SP» protestent

par Houari Barti

Les jours se suivent et se ressemblent, et le courant ne passe toujours pas entre les travailleurs de la SARL «2 SP», chargée de la sécurité des complexes pétrochimiques et Sonatrach Aval. Hier encore et pour la quatrième fois depuis le début de la contestation, plusieurs dizaines d'agents de sécurité se sont regroupés devant le siège de la direction de Sontrach Aval, à Cité Djamel.

Ils demandent qu'ils soient traités sur le même pied d'égalité que leurs collègues activant dans les mêmes sites pétrochimiques mais qui sont affiliés directement à la société mère. «Non à la ségrégation », « On demande l'intégration » ou encore, «la contestation jusqu'à? », sont quelques-uns des slogans qu'on pouvait lire hier sur les banderoles fixées par les protestataires devant l'entrée du siège administratif de la direction Aval. «Nous sommes 460 agents de sécurité, employés dans les complexes pétrochimiques depuis 2006. Nous avons déposé nos dossiers de recrutement en mai de cette année à la Direction Aval. Nous avons passé les contrôles médicaux de vigueur avant de signer des contrats. Mais à notre grande surprise, nous avons appris, au moment de notre prise de fonction, que nous étions employés par la SARL « 2 SP » et non par Sonatrach, contrairement à d'autres candidats, des privilégiés, qui ont intégré directement les effectifs de Sonatrach», affirment-ils.

Et d'ajouter, « cinq années sont passées aujourd'hui, et nous constatons, chaque jour, qu'on piétine nos droits les plus élémentaires. Nous travaillons jusqu'à 48 heures par semaine, soit 8 de plus que la normale, sans même qu'on soit rémunérés pour ces heures supplémentaires.

La différence de salaires entre les agents de sécurité affiliés à Sonatrach et nous se creuse de plus en plus. Nous touchons à peine 26.000 dinars par mois, alors que nos collègues de Sonatrach touchent 43.000 dinars. Nous attendons toujours l'augmentation de 20% décidée par le président de la République. Nous ne touchons pas de prime de risque, ni de nuisance, ni d'ailleurs de prime de port d'arme. Nous sommes considérés comme des sous-employés comparés aux autres. Depuis 5 années, nous avons toujours des contrats à durée déterminée, même si nous travaillons depuis la date de notre recrutement sans aucune interruption. Nous n'avons même pas le droit de prétendre à un prêt de l'entreprise pour pouvoir postuler pour un logement comme cela se fait pour les autres.

Maintenant, nous pouvons peut le dire, notre entreprise est «hors-la-loi» et personne ne s'en soucie, à part nous. Pour certains d'entre nous, même les allocations familiales ne leur sont pas versées. C'est devenu insoutenable. Nous voulons être traités comme des Algériens à part entière. Pour cela nous demandons l'intervention des plus hautes instances de l'Etat et une commission d'enquête pour mettre fin à toutes les formes d'abus que nous subissons.»