L'ex-président
égyptien Hosni Moubarak et sa famille proche sont interdits de quitter le pays,
et leurs avoirs en Egypte sont gelés, a-t-on appris hier de source judiciaire.
Outre le président, qui a quitté le pouvoir sous la pression de la rue, le 11
février, cette requête concerne son épouse Suzanne ainsi que ses deux fils,
Alaa et Gamal, et leurs épouses Heidi Rasekh et Khadiga al-Gammal, selon cette source.
M. Moubarak, qui avait confié le pouvoir à l'armée, à la suite d'une révolte
populaire de 18 jours, a depuis quitté Le Caire pour la station égyptienne de
Charm El-Cheikh, selon le gouvernement. Ni M. Moubarak ni les membres de sa
famille proche n'ont fait d'apparition publique depuis lors. Le 21 février, la
justice égyptienne avait annoncé avoir demandé le gel des avoirs à l'étranger
de l'ex-président et de sa proche famille. Selon le journal gouvernemental
«Al-Ahram», la famille Moubarak aurait «des comptes secrets dans des banques
égyptiennes». Le journal cite des dépôts sur ces comptes de 147 millions de
dollars pour Suzanne Moubarak, 100 millions pour Alaa et 100 millions également
pour Gamal. L'Egypte a lancé, depuis la chute du président, de nombreuses
opérations judiciaires contre des personnalités politiques et économiques
proches de l'ancien pouvoir, en invoquant le plus souvent des accusations de
corruption ou de fraude. La corruption du système politico-économique égyptien
était l'un des principaux griefs des manifestants qui ont fait tomber M.
Moubarak. Ce sujet alimente également la grogne sociale et les demandes
d'augmentation de salaires qui se sont multipliées après la chute du président.
Dimanche, la justice égyptienne a annoncé que l'ancien ministre de l'Intérieur
Habib El-Adli allait être jugé à partir du 5 mars pour blanchiment d'argent. Ce
procès, tout comme ceux des anciens ministres du Tourisme Zoheir Garranah et de
l'Habitat Ahmad al-Maghrabi et de l'homme d'affaires Ahmad Ezz, un proche de
Gamal Moubarak, se dérouleront devant le tribunal pénal du Caire. Les quatre
hommes, dont les comptes ont été gelés, avaient été interdits de sortie du
territoire égyptien avant d'être placés en détention provisoire. Plusieurs
autres personnalités sont visées par des procédures d'interdiction du
territoire ou des enquêtes financières.