Le ministre des
Affaires religieuses, M. Ghlamallah, se trouvait hier à Blida où il a rencontré
des imams de la wilaya, surtout après leur sortie de la semaine écoulée, au
cours de laquelle ils avaient revendiqué le paiement de leurs salaires ?
janvier et février- ainsi que l'amélioration de leurs conditions
socioprofessionnelles. De prime abord, le ministre déclara que «certains
veulent entraîner les imams vers des buts inavoués, qui ne cadrent nullement
avec leur fonction qui est d'éduquer et de guider la «Oumma»». Passant à la
rumeur selon laquelle les imams avaient l'intention de tenir une «khotba
silencieuse», il a affirmé qu'il ne pensait pas que les imams aient dit cela.
Il rappela par la suite, le rôle de l'imam dans l'éducation de la société et la
propagation des sciences islamiques, mais : «certains n'acceptent pas que la
mosquée façonne l'opinion publique pour le bien de la société». Concernant la
situation de l'imam, il déclarera que le ministère n'a pas été créé pour le
commander mais pour régler ses problèmes, de même d'ailleurs que pour les
directions de wilaya ou autres. Pour le logement, M. Ghlamallah affirme que son
département n'accepte l'ouverture d'aucune mosquée s'il n'y a pas un logement
d'astreinte pour l'imam en son sein, alors que pour le salaire, ce sont surtout
les primes qui ont été citées. En effet, il précisa que «nous ne pouvions pas
accepter celles qui nous ont été proposées l'année dernière, par la fonction
publique, car elles étaient trop faibles et c'est pour vous garantir d'autres
plus conséquentes que nous avons attendu cette année». Même la promotion a été
prise en charge. Les relations entre l'imam et les comités de mosquée, souvent
tendues, ont aussi été citées par le ministre qui rappela l'arrêté ministériel
qui les définit et que chacune des deux parties doit respecter pour éviter
l'interaction dans les prérogatives propres à l'imam ou au comité. Mais, et
alors qu'il voulait quitter la salle, le ministre fut rappelé par les imams qui
déléguèrent des porte-parole pour lui faire part de toutes leurs revendications
qui concernent essentiellement le logement, la promotion, l'augmentation des
salaires et la promulgation du statut particulier de la corporation. Pour le
logement par exemple, les imams se demandent pourquoi ils devront toujours
habiter au sein de la mosquée au lieu de bénéficier d'un logement social comme
tous les autres citoyens «dont ils font partie». Ils ont fait aussi le
parallèle entre leurs salaires et ceux des autres secteurs qui ont bénéficié
d'augmentations substantielles. A la fin, le ministre s'est engagé à prendre en
charge leurs problèmes dans les meilleurs délais, tout en réaffirmant que les
portes du ministère demeuraient grandes ouvertes pour leurs doléances.