Encore une fois, la famille sportive de Mascara est en deuil avec le
décès de l'ancien gardien de but du GCM des années 40, Hadj Kadami Othmane,
l'un des piliers d'une glorieuse génération. Il faut savoir que Kadami était à
20 ans le gardien de but d'une grande formation ghaliste aux côtés des Djaker,
Sadek, Kiri, Gaucher, Moumen, Mekioui, Houpa, Bache, Kerouche, Boukhodmi,
Khitri, Khalfi, une bande de copains à l'âme nationaliste qui se battait sur le
terrain pour honorer et satisfaire leurs fans. Le football a fait du GCM une
rampe de lancement pour la révolution de novembre 1954. Les témoignages que
nous avons recueillis attestent que Kadami, doté de qualités athlétiques
remarquables, était imbattable sur les balles aériennes et avait le sens de
l'anticipation, rassurant ses coéquipiers de la défense. Une de ses expressions
est restée ancrée dans la mémoire des vieux sportifs mascaréens: «Laisse Kiri,
laisse!» Dans les chauds derbies contre l'adversaire « pieds-noirs » de l'AGSM,
Kadami ne s'est jamais privé de narguer les Jorro, Quilles et autre Rueda par
ses arrêts acrobatiques et spectaculaires.
En parallèle au sport, et comme
bon nombre d'Algériens à cette époque, il s'est engagé dans le scoutisme, école
de nationalisme par excellence, et, avec d'autres amis, il a créé un groupe
musical. Il était accordéoniste aux côtés des Meddah, Maghair, Benali, Bilili
et bien d'autres. Il était un fonctionnaire exemplaire jusqu'à sa retraite. Il
n'a jamais cessé de faire de la marche malgré son âge avancé. Il était père de
6 enfants, grand-père et arrière-grand-père. Il avait 87 ans. Les plus tristes
sont certainement ses vieux compagnons encore en vie comme Djaker Nehari, Ahmed
Houpa, et Bache et à qui nous souhaitons un prompt rétablissement.