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28 février 1988, 28 février 2011. 23 ans
déjà que disparaissait le regretté Mourad Bloud, l'un des pionniers du
journalisme à Tlemcen, qui semble tombé dans la désuétude et l'oubli. Ces
derniers temps, ce sont ses confrères, ses amis et tous les membres de sa
famille qui luttent dans cette année de «Tlemcen, capitale de la culture
islamique», pour faire ressurgir le nom de Bloud, qui a animé la scène
médiatique depuis les années 70 et celles du théâtre où il a joué un grand rôle
dans l'épanouissement de la culture et de la société à Tlemcen et même au-delà.
Après de brillantes études et un bac en philosophie, il sera d'abord instituteur normalien, puis professeur de lettres françaises, avant de se lancer dans le théâtre et le journalisme, un domaine qu'il parfera à l'Ecole universelle de journalisme de Paris. De 1970 à son décès, le 28 février 1988 à l'âge de 37 ans, il était fidèle à son journal El Djoumhouria. Tous ses écrits portaient sur le développement local, seul garant d'une vie décente pour les citoyens, la justice sociale dans toutes ses facettes. Parallèlement, en tant que militant infatigable de l'action culturelle, il défendra bec et ongles, dans ses brûlots, le droit à la généralisation de l'enseignement, l'implantation de centres culturels dans toutes les communes, la lutte contre l'analphabétisme. Les fléaux sociaux et la déperdition des valeurs morales deviendront son cheval de bataille sur la scène théâtrale et il donnera libre cours à ses facultés créatrices puisqu'il composa sa trilogie: «Qui en est la cause ?», «La bouteille», «La vigne». Trois essais qui témoignent des effets néfastes de quelques vices et qui ont fait le tour des scènes théâtrales d'Algérie. Son dernier papier, «Lirons-nous demain ?», quelques semaines avant son décès, plaidait pour le rôle irremplaçable du livre lors de l'avènement des nouvelles technologies de communication. Il sera choisi pour figurer parmi les grandes personnalités de Tlemcen durant le 1er millénaire par l'APC. La culture de Mourad Bloud, son intelligence, son travail durant plus de 20 ans dans les coulisses du théâtre et derrière le rideau de l'information, restent à jamais gravés dans les murs de la ville de Tlemcen et vivants dans la mémoire de tous ceux qui l'ont connu et qui voudraient voir son nom en lettres d'or sur un site. Et c'est jugement pour cela que, durant cette année de «Tlemcen, capitale de la culture islamique», une reconnaissance officielle doit être présentée à sa juste valeur. Il est temps qu'un édifice culturel porte son nom. C'est le souhait de tous ses confrères, ses amis, sa famille. |
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