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Une centaine d'étudiants doctorants en chimie de l'université d'Es Senia
sont montés au créneau pour dénoncer, selon leurs propos, la situation précaire
dans laquelle ils évoluent depuis fin 2004.
Les concernés appellent le ministère de tutelle à dépêcher une commission spéciale pour enquêter sur les conditions de recrutement et de recherches dans les facultés. «Au moment où les facultés de sciences accusent un déficit béant en maîtres-assistants, des postes budgétaires ont été annulés et renvoyés par l'administration pour des petits problèmes procéduriers. Avec un magistère, des années d'expérience professionnelle et plusieurs publications scientifiques dans des revues internationales, nous sommes réduits à vivoter par des vacations. Certaines spécialités comme celle de la chimie des polymères est lourdement pénalisée car, depuis début 2005, aucune offre de recrutement n'a été proposée au département de chimie de l'université d'Es Senia», relatent, avec amertume, les concernés. Les étudiants doctorants s'interrogent notamment sur les critères retenus par l'administration pour les concours de recrutement. «Nous remplissons évidemment toutes les conditions de recrutement, à savoir l'ancienneté du diplôme, l'expérience professionnelle et la publication d'articles dans des revues internationales. Cependant, nous sommes surpris à chaque concours par de nouveaux critères de recrutement taillés sur mesure pour favoriser certains candidats. Le recrutement des maîtres-assistants dans les facultés et les écoles supérieures se déroule à Oran dans l'opacité totale. Les candidats non pistonnés n'ont quasiment aucune chance pour décrocher un poste», lancent, avec désespoir, nos interlocuteurs. Ils vont plus loin en accusant l'administration d'exploiter leur situation précaire. «Nous sommes recrutés en tant que vacataires pour jouer les roues de secours. Est-il concevable que certaines facultés fonctionnent à 95% avec des enseignants vacataires. A titre d'exemple, nous citons l'Ecole Préparatoire des Sciences et Techniques d'Oran (EPSTO) qui emploie 25 vacataires chargés de TP, alors que le corps enseignant permanent assure d'importantes heures supplémentaires en TD et cours. Les besoins en postes budgétaires exprimés officiellement par l'Ecole et arrêté à trois postes qui sont loin de couvrir les besoins réels en la matière qu'on évalue réellement à une dizaine de postes», déclarent les concernés. Les étudiants doctorants ont également dénoncé les conditions de recherches dans les laboratoires de l'université d'Oran qui sont dépourvus, selon leurs propos, de moyens de recherche les plus élémentaires. «Nous trouvons de grandes difficultés pour achever nos recherches. Dans les laboratoires, le matériel de recherches manque terriblement et en particulier les appareillages. Nous sommes contraints d'acheter par nos propres moyens financiers les verreries et les produits chimiques pour les analyses», relèvent les contestataires. Il est à noter que le collectif des doctorants en chimie a adressé une lettre ouverte au président de la République, au Premier ministre et au ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. |
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