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Les élèves du nouveau CEM, se trouvant à une centaine de mètres de
l'entrée de Douar Belgaïd, ont probablement été perturbés dans la matinée
d'hier. Et pour cause.
Aux débuts de la matinée, une dizaine de véhicules de la Gendarmerie nationale se sont déplacés aux environs pour dissuader les personnes qui avaient décidé la veille de s'approprier illégalement une assiette de terrain. S'en est suivi, après le départ des forces de la Gendarmerie nationale, un début d'émeute. Reproduisant un scénario devenu classique, des blocs de pierres ont été jetés sur la chaussée de la route reliant Canastel à Douar Belgaïd. Un pneu d'un gros engin a été allumé à l'entrée de la route qui mène vers le nouveau pôle universitaire. Durant une partie de la matinée, les bus menant de et vers l'université ont été obligés de vider leurs occupants loin du campus. De même, les bus de la ligne 31, desservant Douar Belgaïd, ont été obligés d'écourter leur parcours, faute de pouvoir parvenir jusqu'au terminus. Après quelques hésitations, les automobilistes, notamment ceux qui habitent le douar, ont décidé de contourner les obstacles dressés sur la chaussée pour continuer leur chemin. Vers la fin de la matinée, la situation au niveau de la circulation des véhicules s'est progressivement normalisée. Quant aux habitants des alentours, ils se sont massés près de leurs magasins et boutiques. Plusieurs d'entre eux ont préféré baisser les rideaux de leur commerce. Les journaliers travaillant dans des chantiers, dont la plupart sont originaires d'autres wilayas, ont été les plus pénalisés, puisqu'ils ont été obligés d'arrêter leurs œuvres. Tous ceux que nous avons interrogés se sont contentés de répondre par «ils veulent casser». Mais personne parmi nos interlocuteurs n'a pu ou voulu nous définir ce «ils». Ce qui est certain, c'est que la veille (c'est-à-dire avant-hier) des dizaines de personnes ont décidé de «dépecer» une assiette de terrain. Munis de pioches, de pelles et de chaux, ils se sont partagé une assiette de plusieurs hectares en lots de terrain à construire. D'après un jeune qui a pris part à cette opération, les gens qui ont décidé de «s'offrir» des lots de terrain dans cette partie de la ville proviennent pour la plupart des autres quartiers et communes de la ville. Lui se réclame d'un quartier populeux de la ville d'Oran. Pour justifier son attitude, il exhibe un dossier de demande de logement vieux de plus de dix-sept ans. Ses dernières démarches auprès de l'administration publique remontent à quelques semaines. Mais il se dit convaincu que le dernier dossier que la wilaya lui a demandé aura le même sort que les précédents. «Il va lui aussi vieillir dans la salle d'attente», lance-t-il avec dépit. Relevons que ces deux dernières années, le prix du mètre carré dans ce périmètre convoité par ceux qui se réclament «mal logés» ou «sans logement» a grimpé d'une manière vertigineuse. Un lotissement de villas et de logements individuels est en voie de réalisation. D'autre part, plusieurs promoteurs immobiliers ont des projets de réalisation dans ce périmètre. |
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