Considéré comme un vecteur de développement pour toute la zone, le projet
de réalisation du grand complexe sportif d'Oran est en stagnation. Inscrit en 2001, à l'initiative du président de la République, le
futur complexe de Belgaïd accuse un énorme retard dans sa réalisation.
En effet, les travaux de réalisation de ce complexe, confiés à une
entreprise chinoise, lancés en 2008, n'ont pas dépassé un taux d'avancement de
20%. Les travaux de ce projet, dont le coût dépasse les 16 milliards de dinars,
sont entravés par l'entreprise même chargée de réaliser cette structure
d'envergure. Selon la direction de la Planification et de l'Aménagement du
territoire, sous prétexte du handicap de la langue, l'entreprise chinoise a
demandé la révision de l'étude réalisée préalablement par un bureau d'études
algérien. L'entreprise a sous-traité donc avec un bureau d'études de la même
nationalité qui a un plan de charges. Le futur complexe sportif, qui s'étalera
sur une superficie de 105 hectares, devra être un véritable joyau tant en
matière d'architecture que sur le plan de la sécurité, si l'on se réfère à
l'étude. Il sera composé d'importantes infrastructures sportives, notamment le
stade d'athlétisme, le terrain de réplique, le bloc hébergement, les parkings,
les espaces verts, la piscine, entre autres. Le cas du complexe de Belgaïd
n'est pas isolé puisque le retard est constaté dans pratiquement tous les
projets réalisés et en cours de réalisation dans la wilaya d'Oran. Pour preuve,
de grands projets structurants, tels la grande mosquée Ibn Badis ou le fameux
Palais des congrès sont toujours à l'état de carcasse et à chaque fois des
justifications qui ne tiennent pas la route sont avancées par les différents
responsables qui se sont succédé à la tête de la wilaya. Le manque
d'accompagnement des projets est aussi mis à l'index. Il y a aussi le manque de
maturation des études qui est à l'origine de l'apparition de contraintes
techniques avec l'avancement des travaux, pratiques engendrant des pertes
considérables pour la collectivité nationale du fait des surévaluations
continuelles au fil des années. Au moment où les autorités publiques ont
débloqué une enveloppe budgétaire estimée à 358 milliards de dinars pour les
projets inscrits dans le cadre de l'actuel plan quinquennal, seulement 35% des
projets inscrits dans le cadre du précédent quinquennal ont été réalisés. Dans
le cadre du précédent quinquennal (2004-2009), sur un budget de 230 milliards
de dinars débloqué pour la wilaya durant cette période, seulement 20 milliards
de dinars ont été consommés. Un petit calcul fait ressortir que pas moins de
200 milliards de dinars destinés au développement de la deuxième wilaya au
niveau national attendent d'être consommés. Le directeur de la Planification et
de l'Aménagement du territoire de la wilaya d'Oran avait déclaré dans ce cadre
qu'avec ce rythme, il faut attendre encore huit ans pour voir tous les projets
retenus dans le cadre du précédent plan quinquennal concrétisés. Interrogé sur
les raisons de ce retard, le DPAT a souligné que nombreux sont les projets qui
n'ont pas été bien suivis par les services concernés. «Le wali impose depuis
son installation à la tête de la wilaya un rythme de travail sévère aux membres
de l'exécutif pour la mise à niveau et le lancement des grands projets en
souffrance qui traînent depuis plusieurs années, en raison des lenteurs
procédurières», avait souligné le DPAT. Parmi les grands chantiers en
souffrance, il y a la mosquée Ibn Badis. Le chantier est à l'état de carcasse
depuis une dizaine d'années. Les travaux du projet du Palais des congres de Haï
Sabah, qui devait être transformé en Palais de la culture, sont à l'arrêt
depuis plus de sept ans, alors que les gros œuvres sont achevés à 100%. Le
Châteauneuf attend sa relance depuis des années. Autre projet en souffrance, la
voie ferrée Arzew/Oran. Bien que ce projet soit arrivé à 90% de son taux de
réalisation, le train d'Arzew ne va pas siffler de sitôt.