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Des sit-in prévus au niveau des hôpitaux d'Alger: Les syndicats de la santé font front commun

par M. Aziza

Les blouses blanches étaient hier présentes en force au rassemblement tenu à l'intérieur du CHU Mustapha d'Alger. Des centaines de manifestants de différents syndicats (Syndicat des paramédicaux SAP, Syndicat national des praticiens de la santé publique SNPS, Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique SNPSSP, Syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales SNDPSM, Syndicat national des maîtres assistants en sciences médicales SNMASM, ainsi que les membres du Conseil de l'ordre des médecins et le collectif médical autonome des résidents) ont marché à l'intérieur de l'hôpital.

Faisant pour la première fois front commun, les différents acteurs de la santé publique ont dénoncé leur «marginalisation injustifiée» lors de l'élaboration de la nouvelle loi sanitaire. Les manifestants, ravis de leur union, scandaient à plusieurs reprises «santé publique, union syndicale».

Les paramédicaux, en grève illimitée depuis le début du mois d'avril, étaient très nombreux lors de ce rassemblement pour exiger un statut digne de leur fonction «noble». Arrivant des différentes structures hospitalières d'Alger et d'autres wilayas, notamment du centre du pays, les paramédicaux ont scandé «un mois, deux mois, les paramédicaux paralysent les hôpitaux» et de persister «en grève illimitée, on ne va pas s'arrêter». Ils brandissaient des pancartes réclamant «un statut, une dignité, un salaire».

Enfin, les protestataires n'ont pas épargné le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbas, critiquant «son incapacité à prendre des décisions claires et justes» et réclamant son départ. D'ailleurs, on pouvait lire «Ould Abbas dégage» sur plusieurs pancartes en anglais, en français et en arabe.

Des médecins résidents, des spécialistes de la santé, des infirmiers ont par ailleurs fait part des difficultés qu'ils rencontrent dans l'accomplissement de leur tâche. «On est frustrés par le fait qu'on n'arrive pas à prendre en charge convenablement nos malades à cause du manque de médicaments, de moyens et de transparence». Des manifestants ont évoqué le manque de corticoïdes pour les asthmatiques, le manque de vaccins et de traitements pour les enfants souffrant d'hépatites aiguës.

En fin d'après-midi, les protestataires se sont regroupés pour chanter ensemble l'hymne national. A l'aide d'un haut-parleur, les représentants des paramédicaux ont annoncé la tenue aujourd'hui (jeudi 24 février) d'un rassemblement à l'hôpital Zemirli, et dimanche prochain à l'hôpital Parnet, alors qu'un autre rassemblement sera organisé à l'hôpital de Béni Messous vers la fin de la semaine.

Le président du SNPSSP, Mohamed Yousfi, a indiqué qu'une réunion est programmée pour aujourd'hui, ou demain, pour faire une évaluation de cette action et décider de la suite à donner. Yousfi a en outre déclaré que «Djamel Ould Abbas nous rappelle à chaque fois que les décisions prises sont celles du président de la République. Puisque c'est le cas, on lui demande tout simplement d'appliquer les instructions récentes du président de la République portant sur l'ouverture d'un dialogue efficace avec la société civile». Il poursuit : «Le dialogue doit se faire avec le véritable partenaire social, celui du terrain et non celui des bureaux».