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En colère, des étudiants tiennent à poursuivre leur mouvement de grève.
Ils semblent déterminés à passer des nuits devant le ministère de
l'Enseignement supérieur jusqu'à abrogation du décret contesté.
Ils étaient nombreux les étudiants venus manifester leur colère. La voie noire de monde menant au ministère de l'Enseignement supérieur à Ben-Aknoun était fermée à la circulation. A l'entrée de la rue menant au ministère, des étudiants détournaient les véhicules vers un autre sens pour que leur manifestation ne soit pas gênée. Un peu plus haut, à 150 mètres de l'enceinte du ministère, les manifestants étaient là depuis la matinée demandant l'abrogation du décret (n° 10-315 du 13 décembre 2010) tant décrié par les étudiants du système classique. Aux environs de midi, c'est l'arrivée des forces de l'ordre qui ont voulu disperser les manifestants. L'intervention des forces de l'ordre a fait quelques blessés. L'intervention des agents de l'ordre n'a pas duré longtemps. Une vingtaine de minutes. Les forces de l'ordre cèdent le passage aux manifestants qui sont descendus encore plus bas pour s'installer en sit-in devant la porte centrale du ministère du département de Rachid Harraoubia. «Voilà, nous sommes soi-disant l'élite du pays et voilà comment on nous traite», affirmait une étudiante en colère. Un membre de la délégation des étudiants enchaîne: «Il y a des doctorants, des chercheurs? qui ont reçu ce matin des coups de matraque.» «Voilà ce que signifiait pour eux la future élite du pays», ajoutait un membre de la délégation des étudiants grévistes. Nombreux d'entre eux affirment ne pas comprendre le pourquoi de cette intervention pour le moins musclée. «Avions-nous l'air de casseurs, en plus dans un endroit aussi isolé ?», s'interrogeait une manifestante en colère qui trouve qu'un tel traitement des étudiants est «indigne». Les grévistes affirment ne pas renoncer jusqu'à satisfaction de leur revendication: l'annulation du décret contesté. «Des promesses et encore des promesses», a commenté un délégué des étudiants concernant la dernière réunion avec des représentants du ministère. «On nous donne une promesse qui n'est autre qu'une recommandation faite par le ministère et qui sera étudiée par les autorités concernées. Des mots qui ne signifient absolument rien pour nous.» Les étudiants ne comptent pas cesser leur pression. Ils affirment, en outre, n'appartenir à aucune organisation estudiantine. Ils représentent diverses universités du pays. Ils déplorent le «mépris» du ministère depuis le début de leur grève. «Le ministère de l'Enseignement supérieur tente toujours de faire passer la pilule en conviant des organisations estudiantines ne représentant qu'elles-mêmes. Elles représentent tout au plus 1% des étudiants ou peut-être moins», affirme un délégué venu de l'université de Jijel. Pour sa part, le recteur de l'université de l'USTHB Bab-Ezzouar, M. Benzaghou, a appelé, dans un communiqué rendu public hier, la délégation des étudiants de l'ancien régime à dialoguer. Il affirme que le refus du dialogue par les grévistes «n'est pas la meilleure démarche» pour trouver une solution à la situation actuelle. Il conclut que la porte du dialogue est toujours ouverte. |
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