Une enveloppe budgétaire de 2,4 milliards de centimes vient d'être
consacrée par l'exécutif communal pour l'opération couffin du Ramadhan 2011,
a-t-on appris hier de sources autorisées à la mairie d'Oran. «Nous avons
consacré cette année 2,4 milliards de centimes pour le couffin du Ramadhan.
Quelque 7.000 familles démunies de la ville vont bénéficier du couffin. L'avis
d'appel d'offres pour le choix d'un fournisseur sera lancé incessamment. Nous
espérons distribuer tous les couffins une semaine avant le mois sacré»,
affirment les mêmes sources. Et d'enchaîner : «Le coût du couffin a été revu à
la hausse. Il devra osciller entre 3.500 et 4.000 dinars l'unité». Le couffin
comprendra des produits alimentaires de base, notamment semoule, farine, sucre,
café, riz, légumes secs, huile de table, lait en poudre et autres. Le budget
débloqué pour cette opération de solidarité ne cesse de prendre de l'ampleur
pour rattraper la hausse des prix des denrées alimentaires. Il est passé ainsi
de 19 millions de dinars en 2009 à 22 millions de dinars en 2010 puis 24
millions de dinars en 2011. Cependant, cette hausse continue du budget ne
semble pas rattraper l'inflation galopante des prix des produits alimentaires
de base. Les bénéficiaires soutiennent que le couffin est de plus en plus léger
ces dernières années. La commune a pris cette année toutes ses précautions pour
éviter la reproduction du scénario des années précédentes. Les familles
démunies avaient dû attendre la deuxième quinzaine du mois sacré pour voir
leurs couffins. Les habituelles tracasseries bureaucratiques liées à l'octroi
de ce marché semblent toujours avoir le dernier mot. Les lenteurs dans
l'attribution du couffin ne sont pas uniquement le fruit de tracasseries
bureaucratiques, mais elles seraient provoquées par les démêlés judirico-financiers
de nombreux membres de l'exécutif de la commune. Les attributions des marchés
dans cette collectivité locale sont soumises à de rigoureux contrôles pour
éviter le recours au gré à gré ou le détournement des deniers publics. Les
responsables des services concernés par l'octroi du marché juteux du couffin
usent d'une grande prudence pour éviter d'atterrir dans les couloirs de la
justice. Les 12 secteurs urbains devront mener, dans les prochains mois, une
vaste opération pour l'assainissement des listes des indus bénéficiaires.
L'année passée, plus de 1.500 indus bénéficiaires ont été débusqués dans la
commune d'Oran suite à des enquêtes sur le terrain. Ces indus bénéficiaires ne
remplissaient pas les conditions ouvrant droit au filet social, soit parce
qu'ils ne sont pas soutien de famille, disposent déjà d'une ressource
financière, ont changé de résidence ou simplement parce que ce sont des
personnes décédées. Les douze secteurs urbains ont été instruits pour mener des
contrôles plus rigoureux des listes des familles démunies de la ville pour
barrer la route aux indus bénéficiaires.