Quelque 80 jeunes entrepreneurs se sont rassemblés hier devant le siège
de l'APC d'El Kerma en signe de contestation contre le non-paiement des travaux
qu'ils ont effectués et dont le montant s'élève, selon eux, à 34 milliards de
centimes. Un sit-in qui se voulait, selon les concernés, pacifique. En outre,
un autre rassemblement est prévu aujourd'hui devant la daïra d'Es-Sénia. A
l'origine de ce mécontentement, le retard accusé dans la régularisation de ces
jeunes entrepreneurs qui, depuis 2008, n'ont pas encore encaissé le montant
global des projets réalisés. Ces travaux portent sur le secteur du bâtiment,
des travaux publics et de l'hydraulique. En affichant leur détermination à
aller jusqu'au bout, les contestataires n'ont pas hésité à rappeler les
différentes promesses qui leur ont été faites pour remédier à la situation et
éviter de tels conflits. La délibération devant régulariser ces entrepreneurs
et relative au chapitre assainissement et dettes a été complètement rejetée par
le chef de la daïra d'Es-Sénia pour des motifs que les concernés jugent
futiles, expliquent-ils. Un état de fait qui ne fait qu'augmenter le courroux
des concernés qui se disent lésés, à l'exemple d'un entrepreneur ayant
soumissionné pour l'opération couffins de ramadhan et a obtenu le marché. «J'ai
le bon de commande, y compris le PV de l'huissier de justice, mais le marché
m'a été retiré pour être donné à un autre. Les protestataires dénoncent
également le cas d'un autre entrepreneur qui a signé une convention pour la
collecte des ordures ménagères mais, jusqu'à l'heure actuelle, n'a pas encore
obtenu le marché. Face à ces irrégularités, les protestataires ont demandé
qu'une commission d'enquête soit dépêchée pour tirer au clair cette affaire.
«Nous demandons plus de transparence dans ce qui s'est réellement passé et
pourquoi jusqu'à présent nous n'avons pas encore perçu nos dus», insistent-ils.
Les concernés ont demandé, en outre, le départ du chef de daïra, en plus du
receveur communal, l'une des principales revendications de ce mouvement de
protestation, indiquent-ils.