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La coordination nationale pour le changement démocratique (CNCD) ne
désarme pas et compte maintenir la pression. Malgré des divergences et les
clivages entre certains animateurs de la CNCD, ces derniers ont décidé hier,
lors d'une réunion d'évaluation de la manifestation de samedi passé,
d'organiser chaque samedi une action similaire à celle du 12 février.
Cette action a été proposée par Ali Yahia Abdenour au début de la réunion de la CNCD et a été entérinée par une vingtaine de représentants de partis politiques, associations et mouvements citoyens contre 9 animateurs qui ont voté contre. Cette décision d'investir la place du 1er Mai tous les samedis n'a été soumise au vote qu'après plus de 5 heures de débats, très souvent houleux qui ont causé, faut-il le signaler, l'interruption de la rencontre à plusieurs reprises. Le président de la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH), Mustapha Bouchachi, a proposé, hier, aux animateurs de la CNCD de se réunir à huis clos, en l'absence des journalistes, mais la majorité des membres de la coordination ont répondu par la négative. La proposition de Bouchachi, a-t-il expliqué, était mue par le fait que la presse nationale faisait état de clivages au sein de la coordination ce qui a semé le doute dans l'esprit des citoyens qui n'ont pas répondu massivement à la marche du 12 février. Le principe d'organiser une grève générale à travers toute l'Algérie a été également retenu dans le canevas de la CNCD, même si cette action, de l'avis des animateurs, doit d'abord passer par des appels à la population et au monde du travail. La coordination a décidé pareillement d'installer un service de communication qui parlerait en son nom. Les membres de la coordination pour le changement démocratique qui ont pris part à la réunion d'hier ont déclaré que la marche du 12 février était une réussite malgré la répression policière. Certains ont salué également le caractère pacifique de la manifestation malgré les tentatives de sape orchestrées, affirment-ils, par des jeunes qui ont été payés par l'APC pour contrecarrer les manifestants. La télévision algérienne est sévèrement critiquée par la coordination pour son traitement de l'événement de samedi dernier. D'ailleurs après avoir appris que l'ENTV était présente à la réunion, la quasi-totalité des membres de la CNCD sont entrés dans une colère noire et ont demandé aux journalistes et aux techniciens de la télévision nationale de quitter la salle. Ce n'est qu'après l'intervention de Mustapha Bouchachi que les esprits se sont calmés car certains membres de la CNCD voulaient carrément s'en prendre à l'équipe de l'ENTV qui a finalement plié bagage pour aller suivre de loin les travaux de la réunion. Même si les membres de la coordination ne pouvaient pas cacher leur déception de n'avoir pas pu atteint leur objectif samedi dernier, il n'en demeure pas moins qu'ils ont affiché une ferme détermination à poursuivre la contestation. Ali Yahia Abdenour et Mustapha Bouchachi ont appelé, hier, à l'élargissement de la CNCD à d'autres partis politiques, aux associations, aux syndicats et à tous les mouvements citoyens. « Il faut oublier nos convictions idéologiques et se consacrer essentiellement pour le peuple », a déclaré le président de la LADDH. Le représentant des victimes de Khalifa Bank, Abed Omar, ira encore plus loin en proposant d'occuper la rue de manière continue, quitte, dit-il, à laisser sa vie. Il y a lieu de signaler que le responsable du SNAPAP, Rachid Malaoui, n'a pas assisté à la réunion d'hier. Un responsable de ce syndicat a fait savoir que Malaoui était gravement malade. |
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