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La récente publication du décret présidentiel n°10-315 du 15 décembre
2010, modifiant et complétant le décret présidentiel n° 07-304, du 29 septembre
2007, fixant la grille indiciaire des traitements et le régime indemnitaire des
fonctionnaires, continue de faire des remous dans les universités.
Les étudiants du département d'Architecture de l'université Mohamed Boudiaf (ex USTO) ont entamé une grève ouverte jusqu'à l'aboutissement de toutes leurs revendications et en particulier une «clarification officielle du dernier décret présidentiel» et une «revalorisation du système classique d'ingéniorat». Des centaines d'étudiants de ce département ont observé, hier matin, un rassemblement de protestation à l'intérieur de l'université pour dénoncer, selon leurs propos, la dévalorisation du diplôme d'ingénieur dans la grille indiciaire (groupe A catégorie 13). Le diplôme d'ingénieur (bac +5) est désormais aligné sur la licence LMD (Licence/Master/Doctorat) + post-graduation spécialisée (Bac+ 4). Celui du Master LMD (licence LMD+ 2 ans), classé selon l'ancien décret présidentiel n° 07/304, du 29 septembre 2007, au même titre que les deux diplômes précédemment cités, a été reclassé à la catégorie 14, groupe A. Le décret considère que le statut d'ingénieur d'Etat équivaut à celui d'une licence LMD. «C'est injuste de mettre au même niveau des étudiants qui ont fait 5 ans d'études avec ceux du LMD qui ont un cursus de seulement 3 ans», s'insurge cette jeune étudiante. Un autre intervient : «ce décret dévalorise le statut de l'ingénieur. J'ai appris que nous n'aurons désormais plus le droit aux mêmes avantages que les anciennes promotions. A l'avenir, nous ne pourrons plus obtenir d'agrément pour l'ouverture d'un cabinet ou d'un bureau d'étude en architecture». Et un troisième d'enchaîner : «C'est aberrant ! Les ingénieurs étaient classés auparavant à l'échelon 16, dans la grille des salaires. Aujourd'hui, avec le même cursus et les mêmes études, nous sommes déclassés dans la grille des salaires de la Fonction publique, à l'échelon 13, alors que ceux de Master 2 sont au 14.». La colère des étudiants du département d'Architecture est partagée par la plupart des autres institutions et départements concernés par ce décret présidentiel sur l'équivalence des diplômes universitaires, initié par le ministère de l'Enseignement supérieur. Le décret de la «honte», selon les propos des concernés, est fortement contesté par les étudiants. Des actions de protestation ont été lancées dans plusieurs universités du pays pour exiger le retrait de ce décret. Un mouvement de grève illimitée a été déclenché, le 6 février, par les étudiants de l'Ecole supérieure d'Informatique ESI, l'ex INI, à Alger. La grogne s'est propagée à l'Institut national d'Agronomie, à l'Ecole polytechnique, d'Architecture et d'Urbanisme et à l'école nationale des Travaux publics. A Boumerdès, à l'est de la capitale, les étudiants de la faculté des Sciences de l'ingénieur (FSI) de l'université M'hamed Bougara ont boycotté les examens qui ont dû être reportés. |
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