Comment organiser le commerce informel, qui n'arrête pas de dénaturer le centre-ville de Constantine, squattant ses rues et ses trottoirs et commençant à « nuire au vrai commerce », selon les dires des élus locaux ? Pressée de répondre à cette problématique, l'APC a organisé jeudi dernier une session extraordinaire pour débattre ce sujet, qui en était d'ailleurs le principal point de l'ordre du jour, session qui a fini par décider la création de marchés de proximité (8 quotidiens et 7 hebdomadaires) au niveau des neuf secteurs urbains de la ville.

Ainsi, il a été retenu que ces marchés hebdomadaires seront installés à tour de rôle tous les jours de la semaine sauf le mercredi. Pour la journée du vendredi, ce sont 2 marchés qui pourront se tenir à la cité Emir Abdelkader et à Boudraa Salah. Le samedi également sera concerné par l'ouverture de 2 espaces de vente à la cité Boussouf et à celle des 540 logements à Aïn El-Bey. Le mardi sera réservé pour le secteur de Zouaghi et le lundi cela sera le tour de Fadila Saadane. Pour ce qui est des marchés permanents ou quotidiens, les sites arrêtés pour leur implantation sont les cités Benchergui, Boussouf, El-Manchar, Ziadia, El-Gammas, Boumerzoug et Bellevue. Enfin, le dernier sera implanté à la rue Tatache, au niveau l'actuel parking qui sera transformé en marché pour les commerçants informels, qui squattent depuis plus d'un mois et demi maintenant la chaussée et les trottoirs de la rue Didouche Mourad. Il est à rappeler que les commerçants légaux sont plusieurs fois montés au créneau, fustigeant cet envahissement qui leur porte énormément préjudice et qui leur « vole » leur clientèle, les poussant à la fermeture et au chômage. L'APC dans le but de sauvegarder les intérêts légitimes de ces derniers et aussi des demandes des jeunes marchands informels et « éponger » leur colère, a procédé à la création de ces nouveaux espaces de commerce. Nouveaux espaces, dont il y a lieu d'indiquer que les sites consistent pour la plupart en des parkings et des terrains vagues, appartenant à la mairie ou à des privés qui ont consenti et accepté de les consacrer à cette activité. Ils seront aménagés avec goudronnage, installations de l'électricité, des sanitaires, etc., et ne seront ouverts à l'activité commerciale qu'une partie de la journée et en tout cas jusqu'à 14 heures, exception faite de certains, qui pourront le faire au delà, lorsque l'emplacement le permet.

La décision de ces futurs marchés aura un intérêt double, elle vise à apaiser et faire baisser les tensions, à rendre au centre-ville son image d'avant faite de quiétude et de stabilité, mais sans oublier cependant l'intérêt bien compris de faire renflouer un tant soit peu le budget de l'APC, car ces nouveaux espaces de commerces seront payants.

Mais là c'est une autre paire de manches, dit-on, l'urgence ne le commande pas et en tout cas une session ultérieure lui sera consacrée.