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Deux cellules à l'oeuvre: La wilaya à l?écoute des demandeurs de logements

par Houari Barti

Pas moins de 98 % des requêtes formulées par les citoyens oranais aux cellules mises en place par la wilaya portent sur la revendication du droit au logement. Un état de fait qui confirme, si besoin est, toute l'ampleur du passif concernant ce dossier sensible que le nouveau staff de la wilaya aura à gérer pour les prochaines années. Selon la wilaya, deux cellules, une dite d'«intérêt commun» chargée du traitement des doléances formulées par courrier, et une autre dite «dynamique» chargée de la réception, de l'information et de l'orientation des citoyens, mais aussi du suivi et du contrôle de leurs doléances auprès des services compétents, traduisent cette nouvelle politique de proximité prônée par le chef de l'exécutif et son staff.

A noter qu'Oran enregistre actuellement pas moins de 5.000 demandes de logements sociaux.          Des demandes que les services habilités de l'administration locale se devront d'en assainir les dossiers avant de lancer une enquête minutieuse pour vérifier si le demandeur réunit ou pas les conditions d'éligibilité. Cette opération permettra, à terme, selon le wali d'Oran, M. Abdelmalek Boudiaf, l'établissement d'un fichier qui, par souci de transparence, sera accessible à tous. Les bénéficiaires retenus qui seront identifiés par leurs noms et prénoms mais aussi - et ceci est la grande nouveauté - par leurs photos, y seront classés selon des critères de priorité bien définis tels que le mérite et l'ancienneté de la demande. Une démarche qui ne manquera pas de donner du crédit à une procédure qui a de tout temps par le passé constitué un terrain fertile à toute sorte d'incohérences et de dépassements dont les victimes ont souvent été les plus démunis. A Oran, comme dans d'autres grandes villes du pays, la politique du logement social a souvent été victime de facteurs sociaux bien connus tel que l'exode rural. Durant les dernières décennies, le meilleur moyen de bénéficier d'un logement social avant tous les autres à Oran se résumait à ériger un bidonville bien visible et bien crasseux capable d'émouvoir les âmes les moins sensibles. Un procédé devenu, à cause, il faut bien le dire, du laxisme de l'administration, un véritable créneau aux mains de toutes sortes d'opportunistes et autres fonctionnaires véreux qui en ont fait un moyen de s'enrichir sur le dos d'une politique locale d'aide à l'accès au logement social censée servir en premier lieu les Oranais les plus nécessiteux. De 1962 à 2005, le nombre total de logements dont a bénéficié la wilaya a à peine atteint les 16.000. Mais de 2005 à aujourd'hui, Oran a tenté de rattraper son retard en réalisant pas moins de 60.000 logements. Un effort certes considérable, mais qui n'a fait, finalement, qu'atténuer une crise qui avait déjà pris racine à cause d'une faiblesse d'investissement de l'Etat dans le logement qui a duré près de quatre décades, d'une explosion démographique assez notable et de la vieillesse du parc de logements hérité de l'ère coloniale. L'ambition affichée par le wali d'Oran, et ce, depuis les premiers jours de son installation à la tête de la wilaya, semble donner de grands espoirs aux Oranais. La nouvelle équipe dirigeante de la wilaya défend en effet une politique locale qui repose sur trois axes : une mise à niveau de la wilaya, une proximité adhésive avec les aspirations citoyennes et, enfin, une modernisation durable de la wilaya.