Le projet du gazoduc Medgaz reliant directement l'Algérie à l'Espagne est
opérationnel dans sa partie algérienne, et sa mise en service est «imminente».
C'est ce qu'a annoncé avant-hier le directeur régional de la société de
transport par canalisation (TRC), filiale du groupe Sonatrach, M. Mohamed Tayeb
Cherif, à partir de Béni Saf. Le même responsable a indiqué que la station de
compression de Beni Saf, alimentée par le pipeline (GZ4) provenant de Hassi
R'mel, est «fin prête» pour procéder au pompage du gaz vers le Sud de
l'Espagne. Selon ce responsable qui s'exprimait lors d'une visite de
présentation du complexe de Beni Saf, tous les essais techniques préalables à
la mise à gaz du gazoduc ont été terminés. «Le gazoduc est actuellement en
stand by. Sa mise en service est imminente», a affirmé M. Tayeb Cherif. Pour sa
part, le responsable de la société Medgaz à Beni Saf, Miloud Beddad cité par
l'APS, a précisé que les essais techniques liés, entre autres, au
fonctionnement des équipements de traitement et de compression de gaz,
alimentation en énergie ainsi que la sécurité des installations étaient entamés
en juin 2009, alors que la mise à gaz expérimentale des équipements a été
effectuée début novembre 2010. M. Beddad a assuré, dans ce sens, que ces
essais, bouclés en janvier dernier, ont permis de s'assurer de la fiabilité du
gazoduc pour une «exploitation sécurisée». D'autre part, M. Tayeb Cherif a
signalé que l'étude d'impact dans la région menée en amont du projet a été
approuvée et avalisée par les autorités compétentes, notamment le ministère de
l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. Le complexe de Beni Saf,
pour rappel, est composé de deux infrastructures, à savoir le terminal arrivée
du GZ4 acheminant du gaz à partir du gisement de Hassi R'mel sur une distance
de 638 km, et la station de compression de gaz destinée à l'Espagne via un tube
sous-marin de 200 km de longueur. Le GZ4, dont la capacité annuelle est estimée
à 11,4 milliards de mètres cubes, est en grande partie destiné à alimenter le
Medgaz (8 milliards m3 par an), la capacité restante étant réservée à fournir
du gaz naturel pour les centrales électriques de Hadjret Ennous (Tipaza) et
Terga (Aïn Temouchent) ainsi que la zone industrielle d'Arzew en fonction des
besoins de chaque installation et aussi de la capacité du pipeline. La station
de compression est, quant à elle, composée de trois unités: une unité de
filtrage, une autre de détente (décompression de gaz) et une station de
comptage dont la mission est de comptabiliser le gaz commercialisé vers
l'Espagne. Le gazoduc Medgaz est d'un diamètre de 24 pouces, qui traverse la
Méditerranée et relie l'Algérie à l'Europe via l'Espagne. Il est d'une longueur
de 1.050 km dont 550 km sur le territoire algérien et d'une profondeur de plus
de 2.000 mètres. Le consortium Medgaz, créé en vue de la réalisation de ce
gazoduc, a été transformé en 2004 en société de construction après avoir achevé
les études de faisabilité. Son coût global est estimé à plus d'un milliard
d'euros dont plus de 420 millions représentant la partie algérienne.