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Episodiquement, depuis les attentats du 11 septembre 2001, l'Islam en
général et les musulmans en particulier, sont brandis comme étant la grande
menace qui pèse sur la paix et la sécurité dans le monde. L'épouvantail est
ainsi brandi à chaque pulsation dans le monde arabe et musulman. L'Islam
fait-il peur à l'Occident ou s'agit-il d'un alibi pour des politiques
anti-musulmanes ?
Récemment, une étude réalisée par des chercheurs américains cible particulièrement un aspect fondamental dans la relation conflictuelle entre monde occidental et oriental, et notamment musulman : la démographie. Selon cette étude, reprise par des médias français, les musulmans pourraient représenter plus de 10 % de la population française d'ici à 2030. «Avec la Belgique, la France serait donc le pays d'Europe où, pour la première fois, la proportion des fidèles de l'Islam dépasserait ce pourcentage symbolique. Estimés actuellement à 7,5 % de la population française (4,7 millions) les musulmans de l'Hexagone passeraient ainsi à 6,86 millions, soit 10,3 %. La communauté musulmane française confirmerait ainsi sa première place parmi les pays européens, indique cette étude de l'institut «Pew Research Center», intitulée : «Le futur de la population musulmane globale». Plus largement, l'enquête démontre que la population de religion musulmane va continuer à s'accroître dans le monde, 26,4 % de la population mondiale sera musulmane en 2030 pour «23,4 % aujourd'hui, mais qu'elle a déjà commencé à ralentir sa progression, car le taux de fécondité dans les milieux musulmans est en baisse. Cette baisse du taux de fécondité va aussi avoir, selon cette étude, une conséquence sur la structure générationnelle des sociétés à majorité musulmane. En 1990, plus des deux tiers des populations de ces pays avaient moins de 30 ans. En 2030, ces jeunes de moins de 30 ans formeront 50 % de leur population. Un «vieillissement» relatif qui n'empêchera pas, sur un plan mondial cette fois, que près d'un tiers de jeunes, âgés entre 15 et 29 ans, devrait être de religion musulmane en 2030, alors qu'ils sont un quart aujourd'hui. L'étude prend également l'aspect régional, où il apparaît, par exemple, qu'un quart de la population de l'État d'Israël (23,2 %) devrait être de religion musulmane en 2030 (14,10 % en 1990). Ce qui représentera 2,1 millions de personnes. Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, la plus grande progression pourrait se produire en Irak. Ce pays deviendrait, après l'Égypte, le plus grand pays musulman de cette zone, passant devant l'Algérie et le Maroc. Mais c'est en Asie que la population musulmane est la plus forte : 60 % des musulmans du monde entier y vivent. Seulement 20 % habitent au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. L'Indonésie est le pays musulman le plus peuplé du monde arabe mais il pourrait être dépassé par le Pakistan. Et, en Europe, les musulmans devraient passer de 6 à 8 % en 2030, avec une forte progression en Angleterre, Autriche, Suède et Belgique Cette étude, publiée à un moment particulièrement crucial pour les pays arabes, qui observent ce qui se passe en Egypte, ne peut être innocente, ni dénuée de lourds sous-entendus politiques. C'est à peine si cette étude n'a pas montré du doigt la menace que représente pour l'Occident, selon la conception de ses stratégistes, le monde musulman. Le visionner à partir de l'aspect de sa propension démographique, c'est le diaboliser davantage. Oubliant que les extrémismes religieux n'ont pas de frontières et ne sont pas tous musulmans. |
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