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La conférence
nationale sur la santé dont les travaux ont été ouverts, par le ministre de la
Santé et de la Réforme hospitalière, jeudi dernier, au Palais des Nations, et
qui se poursuit jusqu'aujourd'hui, a regroupé 1200 participants, mais a fait
beaucoup de mécontents.
Des syndicats autonomes se sont retirés des ateliers, et ont décidé de boycotter cette conférence qualifiée de «première» par Djamel Ould Abbas. L'intersyndicale des praticiens de la santé publique, à savoir le syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) et le syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), ceux du conseil national de l'ordre des médecins, le syndicat nationale des maitres-assistants et le syndicat national des professeurs et docents ont déclaré refuser être «une simple chambre d'enregistrement». Ils ont affirmé hier, vendredi, lors d'une conférence de presse, qu'ils ont été invités à la conférence sans avoir reçu de la part du ministère l'avant-projet de loi. Un avant-projet ficelé en octobre 2010, mais «classé top secret, comme s'il s'agissait d'un projet nucléaire» a affirmé le président du conseil de l'ordre des médecins, le Dr Bekkat-Berkani Mohamed. Et de signaler que son syndicat a pu se débrouiller des exemplaires «en cachette» auprès de parlementaires et de sénateurs, avant la tenue de cette conférence. Malgré cette opacité et ce manque de transparence sur un dossier de très grande utilité pour la santé publique et attendu depuis 26 ans , disent les syndicats autonomes, ils ont décidé de participer à cette conférence nationale pensant «naïvement» qu'ils vont apporter leur contribution à cet avant-projet de la loi. Mais, à la grande surprise, «on s'est retrouvé devant le fait accompli, 8 ateliers avec des commissions, rapporteurs et assesseurs déjà identifiés et avec un projet de loi contenant 540 articles fin prêts» précise Lyes Merabet président du SNPSP avant d'ajouter que certains acteurs désignés dans les commissions sont pour la plupart des représentants de syndicats non représentatifs ou des directeurs ou gestionnaires d'administration. Les conférenciers ont affirmé qu'ils ont compris que leur présence était seulement pour la forme. «On a été invité à titre individuel pour assister à une Zerda et non à un débat de concertation» a affirmé de son côté le président du SNPSSP, Docteur Mohamed Yousfi, qui a regretté le fait que le syndicat des paramédicaux n'ait pas été invité. «Il a été tout simplement sanctionné par le ministère de la Santé pour avoir réclamé son droit à un statut complet». La liste des mécontents, ne s'est pas arrêtée là, puisque même le président de l'association SOS hépatites Algérie et représentant du réseau des malades chroniques, Abdelhamid Boualague a dénoncé la marginalisations de son association. «Nous avons été exclus du débat, plutôt on n'a pas reçu d'invitation du département de Djamel Ould Abbas, alors que d'autres associations qui n'existent que sur papier ont été conviées à participer pour débattre l'avant-projet de la loi sur la santé». Notre interlocuteur a précisé qu'il s'est déplacé au Palais des Nations pour dénoncer cette marginalisation des associations qui critiquent et qui dénoncent. «Je continue à affirmer que plusieurs marques de médicaments, notamment ceux destinés aux malades chroniques ne sont toujours pas disponibles ni dans les pharmacies, ni dans les hôpitaux», dit-il. Il dénonce également les chefs de services des hôpitaux qui restent intouchables malgré leur incompétence. «Ces barons âgés de 70 ans et plus, ne font ni dans la recherche, ni dans la bonne gestion, ce sont eux le malheur des malades», déclare Boualague. En ce qui concerne, l'avant-projet de loi sur la santé, il estime que le problème de santé n'est pas une question de loi, mais un problème de mentalité de ceux qui appliquent ces lois. Le vice-président et porte-parole du syndicat national algérien des pharmaciens d'officines (SNAPO), Fayçal Abed, a dénoncé pour sa part, les ruptures de stock fréquentes des médicaments. « 234 médicaments dont 175 produits essentiels pour les maladies chroniques manquent dans les officines», a-t-il déclaré. Et de préciser qu'il existe des ruptures occasionnées et des ruptures voulues. Concernant, l'avant-projet de loi sur la santé, le représentant du SNAPO dit ne pas connaître son contenu, du fait que le document n'a pas été remis à l'avance aux participants. Enfin, les syndicats autonomes mécontents disent refuser de cautionner cet avant-projet de loi, soulignant que la démarche des pouvoirs publics était contestée dans la forme et dans le fond. «Nous réclamons la remise de l'avant- projet de loi à l'ensemble des partenaires sociaux sans exception avec suffisamment de temps pour le décortiquer et programmer ensuite un débat», a-t-il été souligné. Le président du conseil de l'ordre des médecins, Dr Bekkat a conclu «on ne veut plus revenir aux réflexes du passé, l'Algérie avance et on doit avancer». |
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