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Au siège de cette banque publique (BDL),
le courant est en dents de scie entre de nombreux employés d'une part et
d'autre part leur direction générale et leur secrétaire général du syndicat
UGTA. Crise de management et crise de confiance combinées, ces ingrédients ont
débouché sur un mouvement de contestation et une tentative d'immolation par le
feu.
Sans mauvais jeux de mots, les feux de l'actualité sont braqués sur le siège de la BDL, à Staouéli, où un agent de sécurité en fin de contrat après plusieurs années de service a tenté, avec sa petite fille handicapée, de s'immoler par le feu. Sans ressources et n'ayant pu obtenir le renouvellement de son contrat de travail (cdd), Lakhdar Malki a voulu mettre fin à ses jours. Des salariés l'en ont empêché. Justement, nombre de ces salariés se disent solidaires de cet homme. «Nous sommes méprisés par cette direction générale. Elle ne nous accorde pas le minimum de considération», affirment-ils. Et le syndicat UGTA ? «Il ne fait rien pour nous, et, penche», assurent-ils, «pour la direction générale». Impossible d'avoir accès à celle-ci par téléphone pour essayer de faire la part des choses. De la trésorerie à la banque Avant de prendre les commandes de la BDL, en mai 2006, Mohamed Arslane Bachetarzi occupait le poste de directeur de la trésorerie de le Caisse de garantie de PME (CGCI/ PME). Il héritait d'une institution bancaire qui avait été secouée par quelques scandales retentissants. Durant les années 90, la BDL traînait déjà la réputation péjorative de «banque des importateurs». La loi de finances complémentaire 2007 a décidé de recapitaliser les banques publiques dont la BDL. C'est donc une institution financièrement assainie que pilote M. Bachetarzi. Mais rien n'a filtré sur le bilan de la BDL pour l'exercice 2009. Interrogé récemment à ce propos, le Pdg, M. Bachetarzi s'est contenté d'affirmer que les résultats de la banque ont été «bien au-delà des objectifs fixés» sans préciser quelle est la part des crédits dits «non-performants». La BDL aurait accordé 10 milliards DA au financement de l'économie, soit environ 20% par rapport à l'exercice précédent. Elle est par ailleurs impliquée dans le plan des investissements publics pour la période 2010-2014. Le site Internet de la Banque de développement local est très didactique. On y apprend que c'est une banque publique dotée d'un capital social de 13 390 millions de dinars. C'est une banque de proximité avec un réseau de 143 agences judicieusement implantées sur tout le territoire national, traitant de toutes les opérations bancaires. Elle se distingue également par une activité dont elle a l'exclusivité, le prêt sur gage auquel elle a dédié six agences spécialisées. La Banque de développement local est d'abord la banque des PME/PMI et du commerce dans sa conception la plus large et ensuite la banque des professions libérales, des particuliers et des ménages. Une bonne médiation Il faut rappeler qu'en 2008, il était question de privatiser cet établissement bancaire. L'opération préliminaire avait été engagée et un bureau d'études portugais travaillait sur le dossier. Finalement, les pouvoirs publics ont reculé sur cette option ? comme ce fut le cas pour le CPA ? en raison du contexte de crise financière internationale. Du moins officiellement. Banque ouverte sur le grand public, la BDL ne semble pas avoir de difficultés de trésorerie. Pourtant, ses employés dont les cadres intermédiaires soutiennent que leurs salaires sont devenus dérisoires. Certains d'entre eux «exigent» le départ de la directrice des ressources humaines. D'autres expliquent que, par exemple, la notation annuelle des chefs de service n'est plus effectuée depuis 1999 ! Celle-ci permettait d'obtenir un complément de revenu non négligeable. Ce type de «carence » et l'absence d'un réel dialogue social, franc et respectueux, ont créé un sérieux malaise. Les salariés rencontrés sont excédés. Leur discours récurrent est «nous ne voulons plus de ce directeur général qui nous méprise, et, du président du syndicat qui le soutient ». Une bonne médiation devrait permettre de dénouer cette affaire, pour peu que chacun y mette du sien, confie un haut fonctionnaire de la finance aujourd'hui à la retraite. |
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