Le syndicat national des corps communs et ouvriers professionnels de
l'Education nationale a décidé, vendredi soir, à l'issue de la session
ordinaire de son bureau national tenue à Oran, de renouer avec le mouvement de
contestation.
Un sit-in sera organisé le 14 février prochain devant le ministère de
l'Education nationale pour appuyer les revendications de cette frange considérée
comme le parent pauvre du secteur. Le recours à la contestation a été décidé
par la «majorité absolue» du bureau national de cette organisation syndicale
après l'épuisement de toutes les tentatives pour trouver une issue favorable
aux légitimes revendications des corps communs. «Après le riche débat entre les
membres du bureau national, nous avons constaté avec une grande amertume (?) le
mépris affiché par la tutelle et le ministère de l'Emploi et du Travail pour
l'accréditation de notre organisation syndicale. Nous avons déposé notre
demande d'agrément en 2007, mais, depuis, rien. S'il y a un corps qui mérite
beaucoup d'égards et de reconnaissance parmi les fonctionnaires de l'Education
nationale c'est celui des corps communs et ouvriers professionnels complètement
marginalisés et délaissés. Nous n'avons même pas été consultés pour
l'enrichissement de notre statut particulier (?). Cette discrimination injuste
et injustifiée pousse le mouvement vers le pourrissement», lit-on dans le
communiqué de ce syndicat. L'organisation syndicale revendique la réintégration
des travailleurs du corps commun dans la famille éducative et de bénéficier de
son statut particulier, l'augmentation des salaires, des primes de rendement et
retraites. Elle dénonce notamment le «black-out» imposé par les pouvoirs
publics. Les corps communs, à savoir les factotums, les techniciens de
laboratoire, les agents de nettoyage et ceux de sécurité, n'ont vu aucune de
leurs revendications concrétisée. Des revendications qui se résument, rappelons-le,
en l'obtention du titre de «travailleur de l'Education», la révision de leurs
salaires, les primes de risque, l'augmentation de la prime de rendement à 40%,
le droit aux formations et à la retraite après 25 ans de service, ainsi que la
révision des horaires de travail. L'organisation syndicale avait adressé de
nombreuses correspondances au ministre de l'Education, au Premier ministre et
aux présidents des groupes parlementaires pour protester contre «l'injustice
flagrante» qu'ils subissent. Elle s'insurge contre le décret exécutif 08/315
qui noie les corps communs dans la Fonction publique de façon «irréfléchie» et
réclament le statut «d'éducateur». Le Syndicat des corps communs de l'Education
réclame également la révision de quatre primes essentielles : il s'agit de la
prime de danger, nécessaire aux laborantins qui manipulent des produits
chimiques, la prime de transport ainsi que la prime de service permanent.
Enfin, le syndicat appelle au «dialogue ouvert et sincère avec le ministère de
l'Education nationale».