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Le casse-tête de l'informel

par A. El Abci

Après près d'une quinzaine de jours de foire d'empoigne et de pagaille infernale, le centre ville de Constantine renoue de façon progressive avec l'ordre, au grand soulagement des citoyens et des commerçants légaux.

 En effet, plusieurs artères et places de la ville étaient occupées dès le matin assez tôt, par des marchands informels qui y exposaient sur des étals de fortune et à même le sol, des montagnes de produits divers proposés à la vente.

 En tout cas, depuis la journée d'hier et suite à un déploiement sur le terrain des agents de police, nombreux sont les citoyens qui disent apprécier ce retour à la normale même s'il est encore relatif et graduel. En effet, le redéploiement des agents de l'ordre au niveau de certaines artères et places à grande affluence, sites privilégiés des vendeurs à la sauvette, a empêché ces derniers d'y prendre place. Il en est ainsi, au quartier de Bab El Kantara, dont les trottoirs du pont du même nom étaient systématiquement squattés par des étals faits de bric et de broc. La rue Larbi Benm'hidi ainsi que ses prolongements, la place du 1er Novembre et les allées Benboulaid, ont retrouvé à leur tour le calme et l'ordre relatifs, suite à ce début de reprise en main. Toutefois, la rue Didouche Mourad et son prolongement, la rue du 19 juin ou ex- rue de France, qui constitue le plus gros morceau de l'opération d'évacuation est encore envahie par les jeunes marchands informels.

Ceux-ci viennent de Constantine et même des autres communes à l'instar d'El Khroub, Ain S'mara, Ain Abid etc., pour vendre tout ce qui peut l'être. Cette artère, qui ne désemplit pratiquement pas de monde est la préférée de ces jeunes, qui s'y installent.

Par ailleurs, des commerçants de la rue de France rencontrés, se sont montrés excédés et ont déclaré être déterminés à fermer carrément la rue, pour protester contre cet envahissement de vendeurs à la sauvette. «Puisque c'est là le seul langage qui paye», déplorent-ils. Questionné sur ces problèmes, le responsable du bureau UGCAA de Constantine, Mr Boudjelel indique que l'union est très préoccupée par cette situation d'anarchie, «à telle enseigne, dira-t-il, que nous avons sollicité une rencontre avec le wali et que nous comptons relancer la semaine prochaine, pour débattre de ce sujet». Et d'ajouter «il est en effet difficile d'accepter qu'une rue aussi commerçante soit prise d'assaut par des vendeurs informels, au détriment de commerçants légaux qui ont des impôts et taxes à payer».