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Le Forum des chefs d'entreprise,
principale organisation patronale algérienne, a présenté aux professionnels et
aux médias, le 24 janvier dernier, un nouvel instrument d'analyse de la
situation de l'économie algérienne baptisé "IFPE
40 ou Indice du Forum pour la Performance de l'Entreprise Algérienne". A travers la conception de cet indice, l'objectif poursuivi par le FCE est, comme nous l'explique Mouloud Hedir, de déplacer le débat du niveau macro-économique au niveau micro-économique. Quelles raisons sont à l'origine de la conception du "Doing Business" algérien que le FCE a présenté le 24 janvier ? L'intitulé exact de l'instrument que nous avons élaboré est " l'IFPE 40 ou Indice du Forum pour la Performance de l'Entreprise Algérienne ". L'idée de base qui a guidé sa conception est simple : l'entreprise est, en économie de marché, le lieu de production de la valeur ajoutée ; c'est le vecteur essentiel de la croissance économique, de la création d'emplois et de la distribution de revenus. Il est donc envisageable raisonnablement et moyennant un effort de concertation, de dégager rapidement des consensus dont peut bénéficier l'économie nationale dans son ensemble. C'est cette idée, que le FCE a eu pour ambition d'initier depuis sa création et qui n'a manifestement pas fait son chemin comme cela était attendu. D'où le besoin pour lui de procéder à une réévaluation de la situation et au réajustement de ses propositions. Le constat établi est qu'une forme de confusion s'est installée entre les objectifs de la politique publique qui, pour l'essentiel, sont partagés (maîtriser les importations, réguler l'investissement, développer la substitution locale, etc.) et les modes opératoires par lesquels ils sont traduits sur le terrain et qui, eux, restent largement perfectibles. Tout l'effort mené à travers la construction de cet Indice consiste donc à recentrer le débat autour des besoins des producteurs et, pour ce faire, à évaluer les objectifs généraux de la politique économique nationale à la lumière de leurs aspects opérationnels ; autrement dit en tenant compte de la réalité des marchés, des coûts de production, de l'application effective des règles de droit économique ou du besoin encore vivace de réformes touchant au droit des affaires et intéressant directement le vécu de l'entreprise algérienne. En d'autres termes, de déplacer le débat du niveau macro-économique au niveau micro-économique. Le fil directeur de l'Indice (l'IFPE 40), qui n'est pas du tout, il faut le souligner, aligné sur le modèle du Doing Business, est ainsi celui des moyens les meilleurs à mobiliser en vue de "l'émergence du Made in Algeria". Quel est le contenu de cet instrument d'analyse du climat des affaires ? Comment et par qui sera-t-il élaboré et mis à jour ? Cet Indice IFPE 40 est un outil national fondé sur une quarantaine de supports thématiques, chacun d'entre eux étant identifié comme pouvant faire l'objet d'une réévaluation, soit pour lever une contrainte identifiée comme telle par les producteurs, soit pour apporter une solution opérationnelle de nature à réduire les coûts de production dans nos entreprises ou, plus prosaïquement, pour améliorer leur performance ou leur compétitivité. Son élaboration a nécessité un long travail d'analyse économique, d'identification des références juridiques et de formulation de recommandations pour chacun des supports retenus. Elle a été accomplie par une équipe technique du FCE. C'est elle qui fera, sur la base d'un rapport semestriel qui sera à chaque fois rendu public, une évaluation des progrès accomplis et, partant, un affichage du niveau de l'Indice. Pouvez-vous nous donner quelques exemples des indicateurs qu'il contient ? Les supports (ou indicateurs) retenus ont été succinctement présentés lors de cette rencontre du 24 janvier 2011 ; ils feront l'objet d'une publication très prochaine sur le site du Forum, lequel est aujourd'hui en voie de rénovation. Ils embrassent toute la palette des préoccupations des chefs d'entreprise, soit sept (7) volets : commerce, finances et banques, industrie, exportation, investissement, droit économique et dialogue économique. Chaque indicateur a son intérêt propre et il est donc difficile d'en spécifier quelques uns en particulier. Disons que sont abordés des thèmes aussi variés et divers que le dédouanement rapide des marchandises, la facilitation des opérations portuaires, le statut des chambres de commerce, les surcoûts du transport maritime, la couverture du risque de change, la dynamisation de la Bourse d'Alger, les paiements par carte bancaire, la gestion des zones industrielles, les statistiques sur la population des PME, le soutien à l'exportation ou la gestion de l'image économique de l'Algérie. Il faudra bien sûr se référer à la liste détaillée de ces indicateurs. Les événements récents semblent montrer les limites et les contradictions du pilotage économique mis en œuvre par les autorités algériennes. Comment améliorer ce pilotage ? Quelle peut être dans ce domaine la contribution des associations patronales ? La question que vous soulevez dépasse, comme on peut le comprendre, le cadre qui est celui des objectifs de notre Indice. La seule remarque que l'on pourrait émettre à ce sujet, c'est sans doute dans la démarche implicite qui est à la base de l'IFPE 40, à savoir qu'il serait recommandé, au moment de l'élaboration des politiques publiques, de partir à chaque fois des situations réelles et objectives vécues par les producteurs nationaux et, à tout le moins, de veiller à ce que ces mêmes politiques soient accompagnées des dispositifs les plus opérationnels dans leur mise en œuvre. C'est la base de tout système de régulation dans les économies modernes. Dans un tel contexte, c'est l'économie nationale dans son ensemble qui gagnera à une concertation plus aboutie avec les organisations patronales. |
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