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Un milliard de mètres cubes d'eaux usées rejetées par an

par Amine L.

La protection des villes contre les inondations est l'une des priorités du gouvernement. Sur un total de 40 milliards de dinars prévus par le plan quinquennal 2010-2014, la moitié a déjà été mobilisée pour le lancement de plusieurs projets qui sont actuellement en chantier. C'est ce qu'a déclaré Ahcene Ait Amara, directeur de l'assainissement et de l'environnement au ministère des Ressources en eaux, qui était, hier, invité de la chaîne3 de la radio nationale.

 Les inondations qu'a connues Ghardaïa en 2008 ont fait 43 morts, 4 disparus et 86 blessés. Aujourd'hui, M. Aït Amara assure que la vallée du Mzab est complètement sécurisée quelle que soit l'ampleur des crues. Trois digues sont à construire dans la vallée du Mzab pour la protection contre les inondations. La première a été réceptionnée, une autre sera achevée dans trois mois.

Dans cette région vulnérable, les crues dépassent les 1000 mètres cubes par seconde. M. Aït Amara a affirmé que plusieurs autres villes du pays sont vulnérables face au risque des inondations étant à la fois traversées par des oueds mais aussi de par leur situation au piémont de montagnes et de bassins versants. C'est le cas des villes de Batna, Tébessa, Khenchela ou encore Sidi Bel-Abbès et bien d'autres villes. Cette dernière ville est traversée par l'oued Mekerra. Elle dispose désormais d'une digue de protection qui est en exploitation et pouvant contenir quelque 30 millions de mètres cubes. Formée comme un grand barrage pouvant contenir jusqu'à 30 millions de m3, son exploitation et sa gestion ont été confiées à l'Office national de l'assainissement (ONA). Pas moins de 6 milliards de dinars ont été nécessaires pour sa réalisation.

Une digue a été réalisée à Tébessa. Un budget de 20 milliards de dinars a été mobilisé pour réaliser ce projet. Une autre digue est en chantier à Batna. Elle est aménagée sur un canal de 4 mètres de diamètre.

M. Aït Amara a également promis que la ville d'Alger ne vivra plus un autre drame comme celui de Bab El oued, annonçant que le collecteur des eaux sur oued Mkessel sera réceptionné au cours du premier trimestre 2011. Le canal actuellement en cours de finalisation est de 4 mètres de diamètre sur un linéaire de 5 km. Il permettra de collecter toutes les eaux pluviales venant des bassins versants en amont. Les inondations qu'a subies la capitale en novembre 2001 ont incité le ministère des Ressources en eaux à réviser le schéma directeur de protection et d'assainissement de la ville.

Par ailleurs, une station d'épuration- la plus grande en Algérie- est réalisée à Ghardaïa pour épurer les eaux usées. Le projet a nécessité 15 milliards de dinars. L'idée est aussi de recycler l'eau pour l'utiliser dans l'agriculture. Selon M. Aït Amara, un milliard de m3 d'eaux usées sont annuellement rejetées à travers le pays. La centaine de stations d'épuration qui est opérationnelle a une capacité de recycler 900 millions de m3. Une quarantaine de stations d'épuration est en cours de réalisation. Un comité mixte entre les ministères des Ressources en eaux et de l'Agriculture siège régulièrement pour mettre de l'eau non conventionnée recyclée au service de l'irrigation agricole. L'objectif est d'irriguer 40 000 ha à moyen terme et 80 000 ha à long terme. Actuellement, entre 3000 et 4000 ha de terres agricoles sont irriguées par l'eau recyclée.