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Ce qui arrive à l'équipe nationale, sans entraîneur attitré, et toujours
à la recherche d'un stade pour sa domiciliation, reflète les relations en dents
de scie entre la FAF et le MJS. Dans toute cette cacophonie, c'est certainement
l'équipe nationale qui risque d'en pâtir. La polémique sur le stade, où
l'équipe nationale devrait accueillir ses homologues de Tunisie (amical,
février) et du Maroc (CAN-2012, mars), s'aggrave à mesure que les échéances approchent.
L'entraîneur national Abdelhak Benchikha est allé jusqu'à affirmer qu'il n'y a
pas de terrain en gazon naturel en Algérie. Ce qui a fait réagir le directeur
général de l'OCO dont relève le stade du 5-Juillet, Nouredine Belmihoub, qui a
affirmé que le stade est «fin prêt pour abriter les matches de l'équipe
nationale». «Benchikha et Raouraoua se sont déplacés au stade et ont été
rassurés par le technicien chargé de l'entretien de la pelouse. Le stade est
fin prêt pour accueillir les matches de l'équipe nationale», a affirmé le
directeur général de l'OCO.
A travers les déclarations de Benchikha, c'est le conflit FAF-MJS qui se matérialise. La FAF a souhaité domicilier les matches de l'équipe nationale à Blida alors que, du côté du MJS, on estime qu'un argent fou a été dépensé pour réhabiliter le stade du 5-Juillet et il est maladroit de bouder ce stade qui offre toutes les commodités mais aussi toutes les conditions de sécurité pour l'organisation d'un match de niveau international. A la FAF, on reproche de manière implicite au MJS de «retarder» les travaux de réfection du stade de Blida, ce qui explique la panique de la fédération et de l'entraîneur national qui n'ont pas hésité à songer à jouer à Oran ou Tlemcen. Pour le MJS, la FAF a tendance à «dramatiser» la domiciliation de l'équipe nationale. C'est la raison pour laquelle le directeur de l'OCO a réagi pour signifier que si l'équipe nationale «déguerpit» du 5-Juillet, c'est pour des raisons extra sportives. Pour rappel, lors de la finale de la coupe de l'UNAF ayant opposé le MCA et le Club africain de Tunisie, en novembre dernier, le public du 5-Juillet a fait entendre aux dirigeants de la FAF des vertes et des pas mûres. Pour le MJS, la domiciliation de l'équipe nationale ne pose pas de problème dans la mesure où la FAF a le choix entre Annaba et Alger, rappelant que par le passé l'équipe jouait dans toutes les villes d'Algérie sans que cela pose problème. Recrutement d'un entraîneur étranger : un dialogue de sourds Le recrutement d'un entraîneur étranger à la tête de l'équipe nationale semble aussi accentuer la mésentente FAF-MJS. Pour rappel, le ministère, sur instruction des plus hautes autorités de l'Etat, avait accordé un délai jusqu'au mois de janvier à la FAF pour engager un entraîneur étranger de «renom». Le ministère avait affirmé que le problème d'argent ne devrait pas se poser d'autant plus que l'Etat était disposé à mettre le paquet et de prendre en charge le salaire du futur entraîneur de l'équipe nationale. La FAF avait annoncé plusieurs noms avant de charger Benchikha d'annoncer qu'il n'y aura pas d'entraîneur étranger, du moins dans l'immédiat. Benchikha est ainsi désigné dans deux postes, c'est-à-dire entraîneur des équipes nationale A et A'. Pis encore, il sera absent lors des deux premiers matches du premier tour du championnat d'Afrique des nations (CHAN) au Soudan et ne dirigera pas l'équipe A' contre l'Ouganda (5 février) et le Gabon (8 février), l'équipe A devant affronter la Tunisie en amical le 9 du même mois à Alger. Il ne sera au Soudan qu'à partir du 12 février pour coacher l'équipe contre la formation du pays organisateur, le Soudan. Ainsi, Benchikha se retrouve en train de courir deux lièvres en même temps en cumulant deux postes. Au MJS, on voit ce cumul de fonctions d'un mauvais œil, d'autant plus que les plus hautes autorités de l'Etat, réitère-t-on, sont disposées à prendre en charge le futur entraîneur de l'équipe nationale.A la FAF, on ne souhaite plus aborder le cas de l'entraîneur étranger sans en expliquer les raisons. Autrement dit, la venue d'un coach étranger n'est pas d'actualité, contrairement aux instructions du MJS. Au ministère, on s'étonne que la Fédération qui s'enorgueillit de sa «bonne santé financière», hésite à engager un coach étranger qui sera pris en charge par les pouvoirs publics. «Il est étonnant que Benchikha annonce qu'aucun entraîneur étranger ne viendra pas en sélection», regrette-t-on au MJS où on avertit que «cette politique risque de se retourner contre l'équipe nationale dans un avenir très proche».A la FAF, on rappelle qu'il était prévu d'intégrer Benchikha au sein du staff technique après le Mondial d'Afrique du Sud, au temps de Saâdane. Au moment où la FAF prospectait un coach étranger, le ministère avait imposé Saâdane pour qu'il soit maintenu à son poste, ajoute-t-on à la fédération. Aujourd'hui, la donne a changé et c'est la FAF qui semble faire la sourde oreille à l'option de recrutement d'un coach étranger. Au MJS, on estime que l'actuelle équipe de la FAF a déjà annoncé son départ et il risque d'y avoir des «dégâts» dans le mesure où, ajoute-t-on, «rien n'est entrepris pour renforcer le staff technique de l'équipe nationale».En effet, au cas où l'actuel président de la FAF sera élu au Comité exécutif de la FIFA le 28 février prochain, il devrait quitter la FAF et son départ signifie aussi celui du président de la LNF, les deux hommes ayant toujours travaillé en duo, pour ainsi dire. En somme, c'est l'équipe nationale qui semble être prise en otage. Il faut relever que les contraintes «préfabriquées et inventées de toutes pièces» concernant la domiciliation de l'équipe nationale, pour reprendre l'expression d'un responsable du MJS, ainsi que le «refus implicite de la FAF» d'engager un coach étranger de renom, se répercuteront sur l'équipe nationale, laquelle risque de rater la CAN-2012. En ce sens, au MJS on avertit que «les plus hautes autorités de l'Etat séviront au cas où les résultats ne suivront pas tous les efforts entrepris dans ce sens». Ces efforts, ce sont les moyens matériels et financiers dégagés en faveur de l'équipe nationale ainsi que le projet du professionnalisme en Algérie. Quoi que l'on dise, l'histoire jugera ceux qui auront failli car ce serait criminel que l'esprit de solidarité et d'amour pour le pays, né de l'épopée d'Oumdermane, soit travesti et exploité pour des intérêts bassement personnels. |
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