Un climat
délétère prévaut au sein de l'assemblée populaire et communale d'Aïn El Turck,
et ce, depuis l'annonce d'une mesure de suspension des fonctions notifiée par
le wali d'Oran à l'encontre du maire.
L'éventuelle succession au poste de P/APC
serait à l'origine de cette agitation. Les échanges d'accusations entre élus,
affectés à la tête des différents services constituant les rouages de
l'exécutif, caractérisent, depuis ces derniers jours, l'essentiel de l'ambiance
au sein de cette municipalité. Cet état de fait vivement dénoncé se répercute
malheureusement de manière néfaste sur la gestion des affaires courantes,
notamment en matière de prise en charge des nombreuses priorités. Classée en
pole position dans la wilaya d'Oran de par sa situation géographique et
l'importante manne d'argent dont elle bénéficie par le biais du secteur du
tourisme, cette commune côtière n'avait nullement besoin d'une telle situation
qui ne fait qu'entraver encore plus son essor. «Ce qui manque à notre commune,
c'est de vrais gestionnaires qui honorent, sans parti pris, leurs engagements
envers les électeurs. Les incartades ont beaucoup nui à notre commune », a fait
remarquer un élu qui a souhaité garder l'anonymat, avant de renchérir crûment :
«Les intérêts personnels priment dans cette guerre de leadership. Un
assainissement est impératif pour tenter de redresser la barre.» En fait, le
climat s'est dégradé après l'audition du président de l'APC par les enquêteurs
de police de la sûreté de daïra d'Aïn El Turck. Depuis, cette commune prête le
flanc aux supputations les plus folles qui sont intentionnellement véhiculées
pour alimenter les discussions dans cette partie de la wilaya d'Oran. «Notre
commune est sur une poudrière. Les responsables qui se sont succédé à la tête
de notre municipalité n'ont pas répondu aux doléances et n'ont pas été
communicatifs. On ne peut nourrir indéfiniment le citoyen de promesses », a
confié un retraité natif d'Aïn El Turck. Le même son de cloche se fait entendre
chez la grande majorité des habitants demeurant sur le territoire de cette
commune. Avec le report du procès du maire pour la semaine prochaine, qui
devait initialement se tenir mardi dernier au tribunal correctionnel de la cité
Djamel d'Oran, la tension est montée encore d'un cran. Toujours est-il que
beaucoup reste à faire et autant à revoir dans cette commune côtière qui,
quelques années plus tôt, n'avait rien à envier aux stations balnéaires du
bassin méditerranéen, plébiscitées par les agences de voyage étrangères.