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Alimentation en eau potable: En attendant des jours meilleurs

par A. Mallem

Hier, sur le plateau de l'émission hebdomadaire «Forum» de la radio régionale de Constantine, les animateurs ainsi que les journalistes conviés à assister à un débat avec les responsables de la Seaco, ont longtemps attendu ces derniers, qui avaient été invités pour évaluer le travail de partenariat accompli avec la partie française de la Société des Eaux de Marseille (SEM) dans le cadre du contrat signé en octobre 2008. D'une durée de 5 années et demie, ce contrat de partenariat réunit l'entreprise française avec l'Algérienne des Eaux (ADE) et l'Office national d'assainissement (ONA) qui ont fusionné pour créer la Société des eaux et d'assainissement de Constantine.

A ce titre et au moment où l'exécution de ce contrat vient d'accomplir la moitié du chemin (il expire en 2012), les initiateurs de la rencontre ont voulu établir une sorte de pré-bilan en mettant en exergue les problèmes qui ont jalonné le chemin parcouru jusqu'à présent, notamment celui des fuites d'eau qui ont tendance à s'inscrire dans la durée malgré les efforts déployés. Mais la Seaco a fait faux bond en s'abstenant de répondre à l'invitation qui lui a été lancée il y a une semaine.

Pour rappel, les deux objectifs visés dans ce contrat étaient d'assurer l'eau H/24 au niveau des 12 communes de la wilaya et établir un transfert d'expérience et de savoir-faire en matière de gestion de l'eau aux services publics algériens. Ce contrat a été évalué à plus de 28 millions d'euros, soit quelque 56 milliards de centimes. Société de droit algérien, la Seaco compte, selon nos informations, environ 200 salariés et des experts ramenés par la SEM pour effectuer des missions d'audit et de formation du personnel algérien durant toute la durée de la mise en œuvre du contrat. Celui-ci stipule aussi la création d'un centre d'apprentissage que les Français ont qualifié «d'école des métiers», qui assurera des formations techniques relatives à la gestion moderne des outils, des hommes et des ressources et dispensera aux cadres algériens des cours de management correspondant à chacune des activités de la Seaco dans le domaine de l'eau potable et de l'assainissement. La partie française est chargée notamment d'élaborer une cartographie du réseau d'AEP et de généraliser les compteurs individuels. A charge pour la partie algérienne d'assurer les équipements hydrauliques nécessaires à cette politique. Malheureusement, sur le terrain, et à ce jour, le transfert de savoir-faire attendu par la partie algérienne n'a pas été entièrement assuré selon les orientations du ministère de tutelle.

Alors qu'elle est officiellement opérationnelle depuis le 4 octobre 2008, la Seaco n'a pas pu honorer complètement ses engagements et les fuites d'eau demeurent le lot quotidien du citoyen constantinois. Dans ce cadre, les communes et l'administration ont souvent critiqué la manière de faire de la Seaco qui a reçu, l'année dernière, deux mises en demeure, dont l'une émanait du ministre des Ressources en eau qui surveille étroitement l'exécution du contrat. Pour calmer le jeu, les responsables de l'entreprise ont ouvert des agences clientèle et ont eu recours, dernièrement, à la sous-traitance afin de maîtriser le phénomène des fuites. Mais la Seaco est toujours pointée du doigt. Ses responsables ont régulièrement rétorqué en disant que le terrain où des imprévus sont apparus, n'est pas du tout facile, qu'ils doivent ramener leurs propres équipements, etc.