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Le programme d'aide à la construction de 18O logements ruraux, attribué à
la commune de Aïn Abid par la commission de wilaya il y a plus de trois ans,
s'est heurté à des difficultés de réalisation liées à la rareté des assiettes
foncières.
Le problème est d'autant plus ardu que la majorité des bénéficiaires sont des paysans sans terre qui n'ont jamais possédé de terrain en toute propriété. C'est le cas d'une soixantaine d'agriculteurs de cette commune qui commencent à désespérer de pouvoir bâtir un jour des demeures modernes pour abriter leurs familles. En désespoir de cause et las d'attendre depuis plus de trois années les décisions réglementaires concernant la délivrance de l'aide financière à la construction de leurs habitats ruraux qui leur a été accordée par la commission de wilaya, la soixantaine de bénéficiaires de la localité de Bordj M'hiris, dans la commune de Aïn Abid, ont saisi le wali de Constantine lui demandant son intervention pour leur permettre d'accéder à cette aide indispensable à la réalisation de leur rêve. «Durant cette longue période, nous avons accompli toutes les formalités administratives qui nous ont été demandées sans pour autant que l'aide financière nous soit accordée», nous ont déclaré hier des membres de l'association «An-Nadjah» regroupant les bénéficiaires. Selon leurs dires, les lots de terrains domaniaux ne font pas défaut dans leur localité, et ils n'arrivent pas à comprendre les difficultés sur lesquelles butent leurs demandes d'aide. «Vous pouvez consulter notre dossier à la mairie», ont-ils proposé avant d'expliquer qu'ils habitent des masures, pour ne pas dire des taudis, qui datent de l'époque coloniale et pour une fois qu'ils ont la possibilité de construire des logements décents, voilà que leurs espoirs se trouvent bloqués à cause d'un problème de foncier. «Pourquoi nous et pas les 12O autres bénéficiaires qui ont commencé à construire», se sont-ils demandé. A ce sujet, nous avons interrogé, hier, le président de l'APC de Aïn Abid qui dira être parfaitement au courant de ce dossier. «Malheureusement pour ces 6O bénéficiaires, a déclaré le maire, M. Redouane, ils ne peuvent prétendre à l'aide demandée s'ils ne possèdent pas, en toute propriété, des terrains individuels destinés à la construction. C'est la nouvelle loi, intervenue entre-temps, qui assujettit la construction d'habitats ruraux collectifs à cette condition», a précisé le président de l'APC en ajoutant que sa commune a réparti le programme des 18O logements ruraux sur trois localités, à savoir Kehalcha K'bar, Bordj M'hiris et le village agricole. Et c'est ainsi que les candidats qui ont satisfait à cette condition réglementaire ont obtenu l'aide à la construction et commencé à bâtir les logements. Le reste, c'est-à-dire cette soixantaine de prétendants, ont sollicité l'aide de l'APC qui a pris contact avec l'agence foncière pour lui demander de désigner des assiettes faisant partie du domaine de l'Etat afin de les leur attribuer. L'enquête sur la nature de propriété menée par cette institution n'aurait pas abouti à réunir le nombre de lots suffisants faisant partie des domaines communal et domanial. «En dépit de cela et en vertu de la nouvelle législation, celui qui ne possède pas un acte de propriété d'un terrain n'aura pas le droit à l'aide dans le cadre de la construction de l'habitat rural», affirme M. Redouane. Disant être au courant de la pétition envoyée par les requérants au wali, il ajoute que leur cas sera soumis au chef de l'exécutif qui est attendu cette semaine dans la daïra pour une visite d'inspection et de travail. Et il invita les intéressés à être sur place pour connaître la réponse du wali à leur requête. |
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