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El-Bayadh : Le pur-sang arabe s'éclipse

par Hadj Mostefaoui

Mythe ou légende, le cheval pur-sang arabe le restera pour l'éternité même si de nos jours cette espèce est en voie de disparition, plus particulièrement chez les nomades du sud-ouest du pays. Fort heureusement, on en trouve encore chez les Ouled Naïl dans les régions de Djelfa et de Laghouat. Signe extérieur de richesse pour afficher ostensiblement son rang dans la noblesse, le pur-sang arabe, l'alezan, le bai de robe grise et exceptionnellement noire, est sans conteste la race la plus ancienne connue au monde qui a réussi à séduire rois, empereurs, conquérants et hommes avides de fortes émotions dans les grands espaces sur l'ensemble de la planète.

Par son élégance, ses qualités esthétiques, sa rapidité et surtout son endurance dans les longues chevauchées, il a été toujours le confident idéal et le plus proche de l'homme qui lui offrait des sucreries dans la paume de sa main. Dans la région d'El-Bayadh, hélas, il n'en reste qu'une dizaine d'individus chez quelques éleveurs épris de courses hippiques. L'apparition des véhicules tout-terrain a détrôné cette monture en la reléguant à la seconde place dans la vie active des nomades qui ne possèdent de nos jours qu'une poignée de chevaux de trait mais heureux qui comme Ulysse réussira à engager sa monture dans les annuelles courses hippiques organisées çà et là lors d'une fantasia.

L'élevage équin n'est l'apanage que de rares éleveurs très renommés chez les Guerraridj, les Traffis et les Ouled Ziad, des tribus réputées pour leur attachement infaillible et leur amour indiscutable du pur-sang arabe.

Plus d'une vingtaine d'associations hippiques sont nées, avec comme principal objectif assigné de perpétuer et de pérenniser une tradition ancrée chez les nomades, celle de faire renaître de ses cendres le cheval pur-sang arabe et le barbe arabe dont le nombre d'individus recensés périclite lui aussi. Une station de monte vient d'être implantée, il y a trois années, non loin de l'hippodrome de «Mrires» mais faute de moyens financiers et d'encadrement expérimenté, cette nouvelle structure risque elle aussi de ne plus voir le jour.