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Tout n'est pas rose à l'état civil

par A. Mallem

Jeudi dernier, au cours de l'émission «Préoccupations» de la radio régionale, de nombreux citoyens se sont plaints en direct du calvaire qu'ils endurent pour le retrait des documents d'état civil, notamment les extraits de naissance 12 et S12, malgré les nouveaux procédés mis en place par la commune.

 Sur le plateau, les deux responsables du service d'état civil invités ont expliqué et promis que les difficultés des citoyens vont disparaître avec la décentralisation commencée le 2 janvier dernier, et que ces derniers pourront désormais retirer au niveau de chacun des 9 secteurs urbains de la ville. «C'est une opération qui vise à rapprocher le service des citoyens et leur éviter de se déplacer au service central qui croule actuellement sous les demandes qui se chiffrent à 10.000 par jour», a affirmé le directeur de l'organisation et des affaires générales de la commune. Dans le domaine statistique, il indique que le service d'état civil de la commune compte 3500 registres contenant environ 1,7 million d'actes. «Depuis pratiquement 2006, poursuit-il, plus de 29.000 nouvelles naissances sont annuellement enregistrées dans la commune».

 Mais tout cela n'a pas convaincu pour autant les auditeurs. L'un d'eux rétorquera que « le nouveau système a créé d'autres problèmes inextricables et généré la multiplication des fautes de transcription sur les actes d'état civil, ce qui nécessite de recourir aux services du procureur de la République pour les rectifier. Et cela s'ajoute à notre calvaire». La plainte de ce citoyen a été tout de suite confirmée par d'autres auditeurs qui ont soulevé un autre problème né de la reproduction informatique (scannage) des registres, méthode pourtant censée mettre fin aux tourments des citoyens. En effet, nombreux ont été ceux qui ont affirmé avoir constaté amèrement que leurs noms ne figuraient pas sur les fameux registres scannés. A ce sujet, selon les déclarations des citoyens, des employés du service auraient confirmé cela en avançant plusieurs raisons et en signalant aussi que l'appareil scanner aurait «raté» des pages entières des livrets à cause de l'ancienneté du registre. D'autres interventions des auditeurs ont mis l'accent sur les retards dans la délivrance des actes qui peuvent atteindre jusqu'à 4 mois, disent-ils.

 Le chef du secteur urbain de Sidi Rached, l'un des responsables qui pilotent cette opération, a fait le point sur celle-ci en indiquant qu'ils sont au courant de tous ces paramètres «et c'est justement ces facteurs qui nous ont poussés à mettre en place une nouvelle stratégie qui a débuté dans quelques secteurs urbains importants, avant d'être généralisée». Il signale «la surcharge énorme qui pèse sur ses services dont les effectifs, quoique suffisants, a-t-il reconnu, sont recrutés dans le cadre du filet social et chaque élément touche une rémunération de 3000 dinars par mois. Néanmoins, ils font correctement leur travail, de 8h à 16h sans interruption !», a-t-il tenu à préciser. En matière de scannage des documents, M. Bousbaa, après avoir indiqué que l'opération a commencé en 2002, a assuré avoir informatisé, en l'espace de 8 ans, 89 années d'état civil, ce qui représente 94% de l'ensemble des registres de l'état civil de Constantine. «Nous sommes en avance par rapport à d'autres grandes villes car nous sommes à l'année 1920. Nous visons avant tout la conservation et la mise à jour de ces registres qui représentent le but suprême de cette opération ». Il demande aux citoyens de faire preuve de patience et d'évaluer, à leur juste valeur, les efforts menés dans le cadre de cette opération complexe qui demande la participation des citoyens. A la fin, il soulèvera le problème humain des 35 agents, dont certains travaillent au service depuis plus d'une quinzaine d'années en se contenant d'un salaire de 3000 dinars par mois comme rétribution et qui ne rechignent pas. «Nous voulons avoir une dérogation de la fonction publique pour les intégrer dans le corps administratif», a-t-il souhaité.