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« La mosquée a assumé pleinement son rôle lors des événements qui ont eu
lieu à travers l'Algérie», a affirmé hier le ministre des Affaires religieuses
et des Waqfs, Bouabdellah Ghlamallah. Ce dernier, qui intervenait à l'occasion
d'une rencontre organisée à Dar El-Imam à Alger, a rendu un hommage particulier
à tous les imams pour leur «sens de la responsabilité et leur prise de
conscience» face aux événements. Les prêches, la sensibilisation et le travail
de proximité effectués par ces imams ont été d'un grand apport pour éteindre le
«feu de la Fitna», a soutenu le ministre des Affaires religieuses qui a
critiqué sévèrement les enseignants pour leur manque d'engagement face à ce qui
s'est passé la semaine dernière. Pis, le ministre ira même jusqu'à dire que ces
enseignants, éparpillés à travers plusieurs syndicats, étaient occupés à courir
derrière les œuvres sociales. Les événements qui ont secoué l'Algérie sont la
conséquence directe de l'échec de l'enseignement mais aussi de la mauvaise
éducation de tous ces jeunes par leurs parents, a souligné Bouabdellah
Ghlamallah qui ne croit pas que c'est à cause de la hausse des prix des
produits de large consommation que les jeunes sont sortis dans la rue.
«Ce sont les pères et les femmes au foyer qui auraient dû manifester dans la rue et non leurs enfants», a déclaré le ministre qui reste convaincu qu'il y a eu manipulation de tous ces jeunes. Le ministre, en marge de la rencontre, ira encore plus loin en soulignant que «le mouvement de contestation n'était pas naturel» et pour cause, ceux qui sont sortis dans la rue manifester ne sont pas concernés par la cherté de la vie et l'augmentation des prix des produits alimentaires. Les raisons de la contestation sont à chercher ailleurs, suggère le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs qui indique que «l'Algérie est agressée de toutes parts». De leur côté, les imams, dans un communiqué lu devant les participants à la rencontre, ont appelé hier les élus et responsables à tous niveaux à prendre en considération les revendications des manifestants. Tout en se félicitant d'avoir réussi à apaiser les esprits, les rédacteurs du communiqué, lu par l'imam de la mosquée Bricha (Staouéli), ont critiqué la manière avec laquelle les jeunes ont manifesté leur colère. Les imams ont appelé toutefois les autorités à la clémence envers tous les jeunes manifestants. Sous le thème: «La non-violence et le droit à la citoyenneté», la rencontre organisée hier à la Dar El-Imam a vu par ailleurs la participation de sociologues, de psychologues, d'universitaires, de théologiens et ce, en présence des imams de la capitale mais aussi des représentants de la police et de la gendarmerie. Les intervenants ont tenté lors de leur intervention d'expliquer ou du moins d'analyser cette vague de violence qui a déferlé sur l'Algérie durant plusieurs jours. Même si tout le monde était d'accord pour dénoncer la violence et les actes de vandalisme, personne n'a pu cependant donner une explication rationnelle à ce qui s'est passé la semaine dernière. Le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs a annoncé que ces événements feront l'objet de recherches au niveau de l'université. Pour Rachid Mimoun, enseignant en sociologie à l'université d'Alger, le retour aux Archs et aux tribus signifie que le pouvoir a échoué. Selon cet universitaire, l'usage de la violence est un message qui est lancé par les manifestants et ces derniers attendent une réponse de la société. Benbsai Mohamed, enseignant en psychologie à l'université d'Alger, est pour sa part catégorique. «Quand il y a violence, cela signifie l'échec du système éducatif», a-t-il déclaré en soulignant que c'est le modèle d'enseignement inculqué qui détermine une société dans le monde entier. |
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