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Visa français : le patronat dénonceles nouvelles mesures

par Mokhtaria Bensaâd

Des opérateurs économiques algériens ont réagi aux dernières dispositions, annoncées le 29 décembre dernier, par les autorités consulaires françaises concernant l'octroi de visas aux commerçants algériens, et demandent leur annulation pure et simple. Des dispositions qu'ils qualifient d'obstacles mis en place pour freiner la circulation des opérateurs algériens et qui risquent de faire régresser les échanges commerciaux entre les deux pays. C'est dans ce cadre qu'une délégation d'opérateurs économiques représentée par leurs organisations SEVE, CAP, CGEA, CNPA, UNEP et la CIPA a été reçue à la demande de ces derniers, par le secrétaire d'Etat chargé de la Communauté algérienne. Une rencontre qui a essentiellement porté sur les conditions d'obtention de visas court séjour en France, qualifiées d'»excessives et discriminatoires» par le patronat et l'Union des entrepreneurs publics. Dans un communiqué rendu public et signé par l'UNEP et la CNPA, les opérateurs économiques s'associent aux autres organisations patronales pour s'élever contre une mesure qu'elles considèrent comme excessive et discriminatoire parce qu'elle ne concerne que les opérateurs algériens, d'autant qu'elle s'ajoute à la fourniture de nombreux documents déjà exigés et qui relèvent, pour les entreprises, de la confidentialité. L'exigence d'une attestation de mise à jour CASNOS, du C20, d'un certificat d'existence, en plus du registre de commerce, du document du bénéfice sur le chiffre d'affaires, l'historique du compte commercial en dinars et l'extrait de rôle apuré relève, estiment les opérateurs, de la confidentialité.

 A cet effet, la CNPA et l'UNEP appellent les autorités algériennes à prendre en charge ce dossier en vue, cite le communiqué, «de faire annuler les mesures prises et d'autre part d'obtenir l'allègement de la procédure en matière de visa court séjour». La Confédération du patronat et l'Union des entrepreneurs publics s'interrogent sur ce que «serait la réaction des opérateurs économiques français partenaires si nos représentations exigeaient d'eux le même dossier ?»

 Un dossier composé en plus de la paperasse habituelle, d'un nouveau document, l'engagement en la forme d'une déclaration sur l'honneur de ne pas solliciter de titre de séjour ou prétendre au bénéfice d'une prestation sociale ou médicale.

 Le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l'étranger, M. Halim Benattalah s'est exprimé, jeudi, sur la question en déclarant que «l'ensemble des Algériens considèrent discriminatoires les nouvelles mesures de délivrance des visas d'entrée aux hommes d'affaires algériens, prises par les autorités françaises. «Ces mesures», dira-t-il, «plus restrictives encore, sont de nouveaux obstacles qui vont créer davantage de difficultés dans les mouvements d'affaires».