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La vie a commencé à reprendre graduellement son cours normal, hier matin,
dans les différents quartiers de la ville d'Oran après une fin de semaine fort
tendue et un week-end marqué par des affrontements parfois violents entre
policiers et jeunes émeutiers.
Dès les premières heures de la matinée de ce début de semaine, la ville a été de nouveau active avec des élèves rejoignant les bancs d'écoles et des travailleurs, différents secteurs confondus, regagnant leurs postes. La circulation automobile, notamment au niveau du centre-ville, était comme à l'accoutumée, assez dense avec une présence assez remarquée des transports en commun desservant la zone est de la ville. Les camions de collecte des ordures ménagères et autres balayeurs de la commune sillonnaient également les artères de la ville pour assurer les retouches succédant la collecte nocturne. L'activité commerciale a connu également un regain avec l'ouverture de l'ensemble des boutiques et autres cafétérias du centre-ville. Le climat de tension qui avait régné tout au long des quatre derniers jours semblait complètement dissipé, même si des policiers en faction avec leurs véhicules blindés étaient toujours positionnés au niveau de certains carrefours et autres points stratégiques de la ville. Il faut dire que ce retour au calme reste encore précaire et la vigilance reste encore de mise. Selon un bilan non exhaustif, une centaine de citoyens âgés entre 15 et 40 ans et une cinquantaine de policiers ont été blessés durant les quatre jours des émeutes qui ont éclaté à Oran, selon une source hospitalière. Parmi les blessés figure une dizaine de femmes. La majorité des victimes ont été blessées par de jets de pierres au niveau du centre-ville, des quartiers El Hamri, Derb, et dans les localités de Sidi Chami, El Kerma. La majorité des blessés ont reçu les soins nécessaires et ont regagné leur domicile. Tlemcen ville morte La ville de Tlemcen s'est réveillée hier matin sur un spectacle de désolation. Déjà, la veille, à la suite des échauffourées vécues notamment à Bab El Djiad, Bab Sidi Boumédiene, Bab Zir, Sidi Saïd, des agents de la municipalité s'affairaient à débarrasser à coups de balai et de jet d'eau la chaussée qui était parsemée de pierres, débris de verre, capsules de gaz et d'autres objets hétéroclites. Peine perdue car les échauffourées ont repris. La gare ferroviaire a subi des dégâts, un bus ETUT a été endommagé, des abribus saccagés. Des bris de vitres ont été enregistrés au niveau du bloc administratif de Bab El Djiad. Le siège de l'ODEJ (ex-CIAJ) sera ciblé. La poste centrale et la recette des impôts auraient été pris d'assaut. Après avoir ouvert leurs portes, les établissements scolaires ont vite libéré les élèves. A Chetouane, des échauffourées ont repris dans la nuit du samedi. Des tentatives de dégradation du mobilier urbain ainsi que le bureau de poste et la recette des impôts seront avortés grâce à la vigilance des forces antiémeute. Le bureau des impôts de Aïn Defla a failli être incendié vers 1h du matin n'était-ce l'intervention de l'agent de sécurité, selon un employé. A Haï Zitoune, des groupuscules de jeunes rééditeront les actes de la veille via des slogans hostiles et des pneus enflammés. Au niveau de El Blass, les pavés neufs destinés aux deux esplanades (Emir Abdelkader et Cheïkh El Ibrahimi) serviront de « munitions » aux jeunes émeutiers. Le siège de la sûreté était une véritable ruche. Des groupes de jeunes émeutiers (une quarantaine) étaient dirigés manu militari vers un bureau. Un jeune visiblement blessé boitait. « Epaulés » par leurs collègues, deux policiers également blessés étaient orientés vers une salle d'infirmerie. Un médecin suivi de trois infirmiers passèrent devant nous. Un agent sortit avec un bac de bombes lacrymogènes. Un autre portait un cageot plein de matraques. A priori réquisitionnées, un groupe de femmes policières attendaient dans un box. Un groupe de citoyens, notamment des femmes, inquiets pour leur progéniture, faisaient le pied de grue devant le portail du commissariat central. A midi, la cité des Zianides offrait l'image d'une ville morte. En effet, services, écoles, commerces, cafés, transports afficheront «closed». Méchéria : saccages, pillage et voitures incendiées Mais c'est une toute autre histoire à Méchéria, le plus important centre urbain de la wilaya de Nâama, qui a enregistré, samedi après-midi, une vague de protestation contre la cherté qui caractérise les produits alimentaires de large consommation tels le sucre, l'huile et la farine. Venus de quartiers périphériques, les manifestants, dont certains étaient armés de pierres, de gourdins et de barres de fer se sont regroupés au centre-ville, du côté de la gare routière, puis le mot d'ordre a été donné pour descendre à travers les grandes artères de la ville, scandant des slogans hostiles à la politique économique actuelle du pays qui a mis à plat le pouvoir d'achat des citoyens. Sur leur passage, les manifestants ont saccagé nombre d'établissements publics, à l'exemple du bureau de poste central et le nouveau siège de la Sonelgaz qui ont été considérablement dégradés, au même titre que le marché des tissus et meubles, sis dans les anciens locaux des galeries algériennes qui a fait l'objet d'actes de vandalisme et de pillage de la part des manifestants. D'autres établissements publics et mêmes privés n'ont pas échappé à la colère des manifestants qui usant de pierres et autres projectiles ont saccagé les façades et les devantures des vitrines. Fort heureusement, aucune forme d'affrontement n'a été enregistrée entre les manifestants et les services d'ordre. Néanmoins, certains représentants de partis politiques, à l'exemple du P.T. et d'organisations des enfants de Moudjahidine et d'anciens mutilés de guerre sont intervenus pour appeler à la raison et au calme, un calme qui est revenu dans la cité aux environs de 21 heures. El Bayadh : le siège de la Sonelgaz et la poste ciblés Tout au début de la soirée de ce samedi dernier, des affrontements sporadiques entre des jeunes émeutiers et des policiers se sont produits dans divers quartiers de la ville. Jets de pierres contre des édifices publics et avenues principales bloquées par des pneus ont été les signes saillants de cette nuit mouvementée vécue par la population bayedhi. En effet, le siège de la recette principale d'Algérie Poste et celui de Sonelgaz ont subi la colère des jeunes qui ont brisé toutes les glaces des façades de ces deux structures et les policiers qui ont gardé leur sang froid tout au long des échauffourées ont réussi tard dans la soirée à disperser les émeutiers fort heureusement on ne déplore aucun blessé dans les deux rangs. 45 émeutiers arrêtés à Béchar Les émeutes que connaissent les villes de Béchar et Abadla ont engendré à ce jour 45 arrestations de jeunes et moins jeunes ayant participé à des actes de dégradations importantes d'édifices publics et qui sont auditionnés actuellement. Selon la sûreté de wilaya, les manifestants sont constitués de trois groupes ; un à Debdaba, le second à Bechar Djedid et le troisième aux 600 logements. C'est le bilan matériel lourd qui est fait. L'on enregistre à Bechar Djedid la dégradation d'un bureau de poste, une annexe d'Algérie Télécom, le siège de l'OPGI, une école, le centre culturel et le bureau de Sonelgaz. Ces édifices ont été soit brulés complètement, soit saccagés. A Debdaba, le siège de la BNA a été carbonisé. Hier, les habitants se sont réveillés stupéfiés de découvrir le CEM Moubarak El Mili en proie aux flammes, l'établissement Chahid Bati vandalisé et les pylônes d'éclairage urbain arrachés. La ville d'Abadla n'a pas été non plus épargnée. Béni-saf: des édifices saccagés et un policier blessé Le pire a été évité dans ce début de soirée de samedi à Béni-saf où une centaine de jeunes ont manifestement provoqué des scènes de troubles mais qui furent vite dispersés par les services de sécurité combinés. Dans leur retranchement, des émeutiers ont tout cassé ou/et incendié sur leur chemin. Bilan de l'émeute, 02 édifices publics totalement saccagés (Actel et SAA, diamétralement opposés) et un policier blessé au visage par le lancement d'un objet par un manifestant. Dans leur folle course, les émeutiers se sont pris aussi au siège de la mairie où toutes les vitres de la façade extérieure ont été totalement détériorées. Du côté du siège de la daïra, les fauteurs de trouble ont été fort heureusement repoussés par des policiers. Tout a commencé vers 16h00 quand une rumeur s'est répandue à travers la ville faisant état d'une émeute qui se préparait. Tous les commerces du centre-ville ont commencé à baisser leurs rideaux. Ensuite, vers 17h45, un attroupement de plusieurs jeunes se forma près du rond-point du quartier de Sidi-Boucif (accès névralgique vers le centre-ville). Là où justement les services de sécurité combinés les attendaient de pied ferme et ont pu stopper leur mouvement. Mais la tension commença à monter quand les émeutiers ont incendié des poubelles publiques ou encore à lancer tout ce qui leur passait par les mains en direction des forces de sécurité. Pour les disperser, ces derniers ont fait usage de bombes à gaz lacrymogènes. La plupart de ces jeunes ne dépassaient même pas les 18 ans. Le calme est revenu un peu après 20 heures. Enfin, à Sidi Bel Abbès, le calme est revenu, hier, après une journée et une nuit, samedi, marquées par de violentes émeutes. |
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